La passe d'armes continue entre les mal-logés occupant des appartements vacants à Grenoble, soutenus par le collectif Droit au logement, et la municipalité. Les premiers demandent des solutions de relogement "pérennes" tandis que les élus proposent une "mise à l'abri".
Quelques dizaines de mal-logés occupent, depuis plus d'un mois, des appartements vacants du quartier de l'Abbaye à Grenoble. Au nombre d'une cinquantaine début décembre, plusieurs d'entre eux ont déserté les lieux après que l'électricité, l'eau et le chauffage collectif ont été coupés par le bailleur social Actis, gestionnaire des lieux.
Ils continuent de réclamer des "solutions de relogement décentes". Et le collectif Droit au logement (DAL), qui les accompagne dans leur démarche, de déplorer "l'absence de dialogue avec la ville de Grenoble". La municipalité fait toutefois savoir, par voie de communiqué, que des personnels d'Actis ainsi que des travailleurs sociaux ont rencontré huit des occupants le 12 janvier.
"Nous solliciterons la préfecture sur les situations qui doivent relever de sa compétence et nous engageons à mettre à l'abri les personnes rencontrées ce mardi qui ne trouveraient pas de solutions. Si d’autres personnes sont présentes dans le bâtiment, nous les rencontrerons également", promet la conseillère municipale à la grande précarité, Céline Deslattes. La ville ajoute que "la transformation du bâtiment en un hébergement, sous le pilotage de la préfecture" est à l'étude.
Des solutions "pérennes"
Une promesse qui "ne correspond pas aux demandes des occupants", selon Roselyne Vachetta, militante au DAL 38. "Une mise à l'abri, c'est un reclassement en hébergement d'urgence", pointe-t-elle, dénonçant les conditions de vie "insalubres" dans ces structures, surtout en période de crise sanitaire. Elle réclame pour les occupants des solutions de relogement "pérennes" et demande "que le préfet réquisitionne l'immeuble et leur attribue des logements".
Selon la militante, une trentaine d'occupants vivent toujours dans les appartements vacants du 7 place Laurent-Bonnevay, les publics les plus fragiles étant partis après la coupure des fluides. Le bâtiment doit faire l'objet d'une réhabilitation "dès que les sources de financement auront été identifiées et les études techniques et architecturales menées", expliquait la ville de Grenoble fin décembre.
Pour amplifier la mobilisation, le DAL a lancé une pétition pour demander le rétablissement des fluides ainsi qu'un "relogement stable, accessible et digne pour les cinquante personnes et familles occupantes du bâtiment". Elle a recueilli plus de 1 500 signatures à ce jour.