Les parents de Yanis, inhumé à La Tronche près de Grenoble, se réservent le droit de porter plainte contre l'Etat après avoir découvert que les organes de leur fils avaient été prélevés sans qu'ils en soient informés.
Yanis, 4 ans, est décédé dans l'attentat de Nice le 14 juillet 2016. Ses parents, originaires de Grenoble, ont consulté le rapport d'autopsie de leur petit garçon il y a peu de temps et depuis, c'est l'incompréhension. Samira et Mickael Coviaux ont découvert que des organes avaient été prélevés sur le corps de leur enfant lors de l'autopsie sans qu'ils en soient informés."On a tué mon enfant une deuxième fois", déclare Samira à France Maghreb qui révèle cette information. "Nous, parents, n'avons jamais été informés de tels actes, dénonce-t-elle encore auprès de nos confrères. Nous avons enterré Yanis sans savoir ce qu'il en était."
Les organes du petit garçon ont été mis sous scellés à l'institut médico-légal de l'hôpital Pasteur à Nice, confirme France 3 Provence Alpes Côte-d'Azur. Selon le parquet, ils ont été retirés pour connaître les causes du décès. Une opération sans lien avec le don d'organes. A la demande des parents, les organes de Yanis vont être restitués à la famille. "On va l'enterrer une seconde fois. C'est horrible", s'exclame Mickaël qui a inhumé son fils en juillet 2016 au funérarium de La Tronche.
Une plainte contre l'Etat envisagée
Contacté par nos collègues, l'avocat de la famille affirme que ses clients se réservent le droit d'attaquer l'État pour faute lourde au sujet de l'autopsie de leur enfant. "Les causes de la mort étaient connues de tous. L'autopsie n'avait pas lieu d'être et le retrait d'organes était encore moins justifié", affirme Me Yassine Bouzrou.
Si les parents de la jeune victime de l'attentat découvrent ces faits si tard, c'est qu'ils n'ont jamais "trouvé la force" de consulter le rapport du médecin légiste avant. Samira et Mickael Coviaux dénoncent aujourd'hui l'opacité de ce prélèvement d'organe : ils réclament "des explications valables et une justification à ce qui a été fait".
En 2017, les parents de Yanis ont déjà porté plainte au sujet des failles du dispositif de sécurité mis en place le soir de l'attentat du 14 juillet. Leur action vise la mairie et l'Etat, organisateurs de la sécurité le soir de la fête nationale. Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à ce sujet, le jugement n'a pas encore été rendu.