Les scientifiques grenoblois ont un mois d'avance sur le calendrier dans la mise en marche du synchrotron de quatrième génération. Le premier faisceau de rayons X a été observé ce jeudi.
Le synchrotron de quatrième génération entre doucement en marche à Grenoble. D'importants travaux de modernisation ont été entrepris en 2018, permettant notamment de multiplier ses performances par 100 en terme de brillance et cohérence du faisceau de rayons X.
Et jeudi 30 janvier, les scientifiques de l'ESRF (Source extrêmement brillante ou "Extremely Brilliant Source") ont pu observer pour la première fois un faisceau de rayons X depuis le début des travaux de modernisation. Le tout avec un mois d'avance sur le calendrier prévu.
#HappyMood
— esrfsynchrotron_FR (@ESRF_FR) January 30, 2020
Les rayons X sont de retour à l’ESRF!
Beaucoup d’excitation aujourd’hui sur les lignes de lumière de l’ESRF, avec l’arrivée du 1er faisceau de rayons X, avec la nouvelle source #EBS, et ce avec 1 mois d’avance. pic.twitter.com/K5QEcn6LGw
Après avoir atteint des conditions de fonctionnement stables du nouvel anneau de stockage, "26 des 27 lignes de lumière publiques de l'ESRF ont obtenu un faisceau d'électrons stocké de 5 milliampère", indique le centre de recherches dans un communiqué.
"Assez exceptionnel"
Les premiers électrons circulent depuis lundi 2 décembre dans ce scanner à rayons X unique au monde, géré en partenariat avec 22 pays dont la France. "C'est une première, a annoncé Harald Reichert, directeur de recherche. En un an, nous avons démantelé une machine de 1 km de long, installé un nouveau concept de machine et 10 000 composants de haute-technologie, et aligné 5 km de lignes de lumière à la précision de quelques microns. Et ça marche tout de suite, c'est assez exceptionnel."
Les membres de l'équipe de recherche se disent "confiants" pour l'accueil des premières expériences scientifiques. Cette nouvelle génération du synchrotron, un programme à 150 millions d'euros, doit offrir de nouvelles opportunités de recherche aux scientifiques, notamment dans des domaines comme la santé, l'énergie, l'environnement ou les nouveaux matériaux.
Il existe d'autres synchrotron, aux États-Unis, au Japon ou en Chine, mais la quatrième génération de cet instrument de recherche, dont la principale nouveauté est la source à haute-énergie, est expérimentée pour la première fois dans l'Hexagone.