Grenoble : relaxe d'un animateur périscolaire poursuivi pour atteintes sexuelles sur des fillettes

Le tribunal correctionnel de Grenoble a prononcé la relaxe d'un animateur de 26 ans ce jeudi. Il était suspecté d'atteintes sexuelles sur cinq fillettes, les familles sont bouleversées.

Accusé d'atteintes sexuelles sur cinq fillettes, un animateur périscolaire de 26 ans a été relaxé par le tribunal correctionnel de Grenoble jeudi 7 novembre. La présidente a estimé que les faits qui lui étaient reprochés, remontant à trois ans, n'étaient pas caractérisés.

L'affaire a éclaté en novembre 2016, quand une fillette de l'école Menon à Grenoble fait part à sa mère des gestes déplacés que l'animateur aurait eu à son égard. Quatre plaintes sont déposées dans cette école puis une autre fillette témoigne des mêmes faits à l'école Lafontaine. Peu de temps plus tard, l'animateur âgé de 23 ans au moment des faits est suspendu.

La présidente s'est donc intéressée à la personnalité du prévenu. Un homme né au Rwanda, ayant fui son pays d'origine après l'assassinat de ses parents lors du génocide. Il devient animateur périscolaire en 2014 et vient vivre en Isère un an plus tard pour y étudier les langues étrangères appliquées.

A la barre, le prévenu a nié les faits en bloc, disant avoir chatouillé les fillettes, les avoir fait valser, sans jamais les agresser. Des contacts physiques demeurant interdits par le règlement que l'ancien animateur ne connaissait pas.

 

"On a tout de même cinq victimes qui ont dénoncé ces gestes"


Pour son avocate Maître Fraquet les faits ne sont pas constitués. "La ligne de défense est claire : mon client exerce des activités dans le périscolaire depuis plusieurs années, notamment dans une autre région où il n'y a eu aucune difficulté, a-t-elle souligné. Ce qui est regrettable dans ce dossier, c'est l'intervention de tiers avant même que l'enquête ne soit réalisée, il n'est donc pas à exclure que les enfants aient pu être influencés."

Les familles plaignantes, bouleversées, ont dénoncé un manque d'accompagnement, une lenteur, une absence de réaction de la mairie qui employait l'animateur. "Je suis un petit peu déçu de gens qui disaient nous soutenir, notamment Monsieur Piolle qui nous a écrit, et malheureusement je ne les vois pas à mes côtés aujourd'hui", a déploré le père d'une fillettes se disant victime de l'animateur.
 
Selon les parties civiles, la caractérisation des faits ne faisait aucun doute. "On a tout de même cinq victimes qui ont dénoncé ces gestes. Il me paraît difficile de considérer qu'ils sont anodins quand on voit précisément ce qui a été décrit par ces jeunes victimes", a estimé Me. Levy-Soussan, l'avocat d'une famille. Dès la fin de l'enquête préliminaire, l'affaire divisait.

Le procureur de la République avait requis un non-lieu en janvier, mais le juge d'instruction avait décidé de renvoyer le prévenu devant le tribunal correctionnel ce jeudi. "Le procureur considérait que les gestes n'étaient pas à connotation sexuelle et la conviction de la partie civile que je représente, c'est qu'on a bien affaire à des gestes à connotation sexuelle et il est bien normal que cette personne rende des comptes devant le tribunal", ajoute Me. Levy-Soussan. La relaxe a été prononcée à l'issue de l'audience, jeudi soir.

 
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