D'après une enquête d'opinion publiée ce lundi 21 septembre, 79% des Grenoblois estiment que la sécurité est un enjeu majeur pour la ville. Une problématique qui sera au coeur de la rencontre ce lundi, à Paris, entre le maire de Grenoble et le ministre de l'Intérieur.
C'est un sondage qui arrive à point nommé...le jour où Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, est reçu place Beauvau par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour parler de la sécurité dans la capitale des Alpes, trois semaines après la polémique suscitée par la publication d'une vidéo montrant des hommes armés dans le quartier Mistral.
La sécurité, enjeu majeur pour les Grenoblois
D'après cette enquête d'opinion, les Grenoblois sont partagés quant au sentiment d'insécurité, puisque 50% d'entre eux disent avoir le sentiment de vivre en sécurité, et 47% disent le contraire.Quand vient la question de savoir si la sécurité "est un enjeu prioritaire pour la ville de Grenoble", 79% des sondés répondent oui.
Par ailleurs, un Grenoblois sur deux dit avoir été victime d'un acte de délinquance :
- pour 34% d'entre eux, il s'agissait d'une atteinte aux biens personnels (vols, cambriolages)
- pour 16% d'entre eux, d'une atteinte à leur intégrité physique
Concernant les mesures à adopter, 82% des sondés se disent favorables au renforcement des effectifs de la police municipale et 72% en faveur du développement de la vidéoprotection.
En revanche, l'armement des policiers municipaux divise davantage les sondés grenoblois : 20% y sont très favorables, mais 42% s'y opposent.
Un avocat grenoblois à l'origine de cette enquête
Ce sondage a été réalisé entre le 7 et le 11 septembre par le cabinet ViaVoice auprès d'un échantillon de 1008 Grenoblois, âgés de 18 ans et plus.
Depuis plusieurs semaines, cette enquête alimentait les interrogations quant à son commanditaire.
Il s'agit en fait de l'avocat grenoblois Hervé Gerbi, du cabinet Victimes et Préjudices, qui se dit "sensible à ces questions en tant que Grenoblois".
Cet ancien membre de l'UMP (suppléant de Nathalie Béranger aux législatives de 2007 dans la troisième circonscription de l'Isère) a déboursé 15 000 euros pour financer cette enquête d'opinion, lui qui est "un acteur économique qui investit à Grenoble" et dont l'activité est fortement liée aux problématiques de sécurité, puisqu'il "accompagne environ 300 Grenoblois par an" pour des réparations liées à des atteintes aux biens ou aux personnes.
Quant à l'opportunité de publier ce sondage le jour-même de la rencontre entre Eric Piolle et Gérald Darmanin, Hervé Gerbi explique qu'il souhaitait voir les "Grenoblois être les arbitres du match sur la répartition des rôles en matière de sécurité entre le maire et le gouvernement".
"Les Grenoblois ont besoin d'une doctrine en matière de sécurité"
Pour Hervé Gerbi, les données statistiques existantes, telles que le nombre de plaintes, ne reflètent pas la réalité.
"On ne dépose pas plainte quand on est victime d'injures, de menaces ou que l'on est bousculé dans la rue". Il voulait donc disposer d'un outil supplémentaire pour faire un état des lieux de ce que ressentent les Grenoblois, même s'il reconnaît que cette enquête de victimation donne nécessairement des données "au-delà de la réalité, un vécu restant un vécu".
L'avocat grenoblois se dit également "surpris" par certains chiffres.
"Je pensais qu'un tiers des Grenoblois avaient l'impression de vivre en insécurité" (contre 47% selon le sondage) et qu'on était "plutôt autour d'un Grenoblois sur deux très favorable à l'armement de la police municipale" (contre 20% d'après le sondage).
"Certaines données vont donc plutôt dans le sens de la politique actuelle du maire de Grenoble", commente l'avocat grenoblois, même si l'on voit clairement se dégager un avis favorable "envers le développement de la vidéosurveillance", selon lui.
Il estime que ce sondage montre avant tout que les "Grenoblois ont besoin d'une doctrine en matière de sécurité".
Hervé Gerbi sera l'invité du journal régional de France 3 Alpes ce lundi 21 septembre à 19h.