Un campement de Gilets jaunes est en train de voir le jour sur le rond-point Pierre et Marie Curie, à Grenoble. Financé par la mairie, le chantier a suscité d'importantes réactions, notamment de la part de l'opposition municipale.
Une petite dizaine de personnes s'agitent, depuis quelques jours, sur le rond-point Pierre et Marie Curie, à Grenoble. Certains coupent des planches en bois, d'autres les assemblent ou travaillent sur des bacs à fleurs. En quelques heures, ce mardi 23 novembre, un groupe de Gilets jaunes a bâti un campement au sud de la ville, une petite cabane de 8 mètres de longueur sur 4 de largeur avec un toit en pergola.
Une nouveauté qui n'est pas passée inaperçue pour l'opposition municipale. D'autant plus, que la petite cahute a été financée, à hauteur de 11 800 euros, et construite avec l'aide de la mairie.
La municipalité a en effet autorisé les Gilets jaunes à établir un Chantier ouvert au public (COP). Cette initiative populaire lancée en 2018 permet à des groupes d'habitants, avec l'aide d'agents municipaux, d'investir l'espace public avec des constructions, des décorations, du mobilier urbain…
Un lieu "ouvert à tous"
"C'est une réussite pour tout le monde, se réjouit une Gilet jaune sur place, perceuse à la main. Il faut que tous ces espaces vides commencent à vivre pleinement. Grâce à la mairie, on a eu cette chance de pouvoir mettre en forme cet espace."
Christian, un autre Gilet jaune présent, explique l'intérêt du lieu : "Depuis deux ans, on se réunit toujours au même endroit. Il nous fallait un lieu où nous poser, quelque chose d'un peu plus confortable. Avant, nous devions amener les tables, les chaises, tout le matériel, c'était une grosse organisation."
"Il y aura le nécessaire pour s'arrêter, se réunir et prendre du bon temps", poursuit Christian, mais il tient à souligner que le lieu est accessible à tous : "C'est ouvert aux Gilets jaunes mais aussi à tous les citoyens. La demande a été faite en ce sens."
Un chantier déjà polémique
À en croire les réactions qu'a suscité ce dernier COP en date, certains membres de l'opposition municipale seraient peu enclins à découvrir le lieu et son ouverture au public. En première ligne, Émilie Chalas, la député iséroise (LREM) fustige la mairie de Grenoble. "On pourrait croire à une blague, mais non… Eric Piolle finance les Gilets jaunes avec l'argent des Grenoblois", écrit l'élue sur Twitter.
Pour la municipalité grenobloise, au contraire, cet aménagement va "apporter du confort, de la convivialité et permettre aux Gilets Jaunes d’accueillir ceux qui viennent à leur rencontre dans de meilleures conditions." Les travaux sont prévus pour durer jusqu'à jeudi sur ce vaste rond-point de la périphérie de Grenoble.