Grenoble : le quartier des halles Sainte-Claire et de la place Notre-Dame sera piétonisé en 2021

La Ville de Grenoble a annoncé ce jeudi 4 février la piétonisation à partir du printemps du secteur des halles Sainte-Claire et de la place Notre-Dame, en plein centre-ville, dans la foulée de travaux d'entretien des rails du tramway. Un projet auquel les habitants demandent à être associés

D'une pierre deux coups. La Ville de Grenoble va profiter du renouvellement d'une partie des rails du tramway pour piétoniser une nouvelle zone du centre-ville. En l'occurence, le quartier des halles Sainte-Claire, ainsi que la rue Carnot et la place Notre-Dame, en direction du musée de Grenoble. 

Dans un communiqué, daté de ce jeudi 4 février, la Ville explique, derrière ce projet, une volonté d'"apaisement et [d']embellissement, avec un meilleur confort de circulation pour les piéton-nes, le soutien de l’attractivité des commerces et l’amélioration du cadre de vie". 

Ces travaux devraient commencer au printemps et s'achever à la fin de l'année, mais devraient être moins lourds que la piétonisation du "Cœur de ville" de Grenoble, achevée en 2019. "On n'est pas sur une transformation complète de l'espace public", estime Gilles Namur :

On sera dans des ajustements plus fins. On souhaite enlever le mobilier urbain routier, les panneaux et les poteaux pour donner une autre allure à la place. La voirie sera refaite avec les mêmes "belles pierres", avec de nouveaux joints.On veut affirmer l'aspect patrimonial du quartier, tout en libérant de l'espace piéton pour qu'on ne soit pas les uns sur les autres.

Gilles Namur, adjoint aux Espaces publics à Grenoble

Végétaliser le quartier

Autant dire que la révolution esthétique ne sera pas la même autour des halles que sur la rue Félix Poulat par exemple, où le look complet de la voirie avait été repensé. La Ville souhaite cependant étudier "le potentiel de végétalisation du quartier", après s'être vu refuser par la métropole, pour raisons budgétaires, le plantage d'herbe entre les rails du tram.

Cette piétonisation ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe grenobloise, tant le quartier concerné constituait une enclave routière entre, à l'ouest, la place des Tilleuls et, à l'est, le reste du centre-ville, de la rue de Bonne à la rue de Lorraine en passant par la place Grenette, toutes déjà piétonnes.

La Ville avait d'ailleurs mené une "expérimentation" de la piétonisation sur la zone pendant l'été 2020, pour permettre aux restaurateurs d'élargir leurs terrasses et ainsi respecter la distanciation entre clients, rendue indispensable par la pandémie de Covid-19. Avec un bilan "positif", selon Gilles Namur, "surtout de la part des restaurateurs". La Ville assure ainsi réfléchir avec les commerçants à la réalisation du projet "dans l'intérêt du quartier".

Quel dialogue avec les habitants ?

Et alors que ces piétonisations expérimentales -étaient également concernés les quais, la rue Lakanal et la rue de Strasbourg- avaient suscité une vive opposition d'une part de la population cponcernée, Gilles Namur affirme que les travaux prévus autour des halles se préparent "avec dialogue" :

Nous avons présenté le projet aux unions commerçantes, et des élus de la métropole sont allés à la rencontre des commerçants du quartier. Pour l'instant, les retours sont positifs.

Gilles Namur, adjoint aux Espaces publics à Grenoble

Du côté de l'union de quartier Notre-Dame, qui couvre la zone bientôt piétonne, "on a eu un message disant : "On vous informera", mais on n'a pas été consultés", regrette son président Gérard Hudault. D'après lui, au sein du quartier les avis sont partagés en trois catégories : "ceux qui sont formellement contre, ceux qui sont formellement pour, et ceux pour qui il n'y a pas lieu de résister parce que ça va se faire de toute façon". 

Un "pseudo-test absurde"

Et s'il reste "optimiste" quant à une capacité des élus de la Ville en charge du dossier à entretenir le dialogue avec les habitants, Gérard Hudault se demande "où la ville est allée chercher ses résultats positifs" après l'expérimentation de cet été. Un "pseudo-test absurde" puisque menée "uniquement l'été quand il y avait de l'animation", ajoute le président de l'union de quartier. Si bien que certaines rues piétonisées se trouvaient "envahies de livreurs et de trotinettes électriques qui frolaient les piétons", tandis qu'une autre à deux pas devenait "complètement déserte".

L'union de quartier et la Ville s'entendent malgré tout un point : les nuisances sonores générées par les bars la nuit. "Ca se passe relativement bien jusqu'à 23h, les gens bavardent et on s'y habitue, raconte Gérard Hudault. Et à partir de 23h-minuit, les gens sont un peu éméchés, ça chahute, ça crie et on a beaucoup de mal à dormir." Pour lui, la piétonisation aidera moins les commerces que les bars, qui sont déjà "de plus en plus nombreux dans le quartier".

Gilles Namur admet de son côté "un point de vigilence rue Auguste Gaché sur l'ambiance nocturne". "On doit travailler avec les commerçants et la police municipale", ajoute-t-il, convenant que le projet n'est pas encore complètement finalisé.

Un projet toujours en construction

Car ces travaux viendront se greffer sur la rénovation des rails du tramway B, entre les stations Sainte-Claire Les Halles et Notre-Dame Musée, prévue par le syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (SMMAG) entre le 15 février et le 6 août, pour en "limiter dans le temps les nuisances". Selon l'adjoint aux Espaces publics, la piétonisation du quartier "se fait d'une manière un peu précipitée parce que les travaux du tram ne pouvaient plus être repoussés sans poser des problèmes de sécurité".

Si bien que la Ville assure poursuivre "un travail important" de développement du projet, tandis que d'ardues négociations sur le budget final se tiennent avec la métropole, notamment sur la question de la disparition des trottoirs sur la zone piétonisée. Un développement du projet pendant lequel Gérard Hudault espère "établir le contact" avec la municipalité, dont il garde "confiance en sa capacité d'écoute". 

L'union de quartier Notre-Dame assure préparer "une enquête auprès de tous les habitants concernés". Non pas pour accumuler "des arguments contre, mais pour que les gens qui veulent s'exprimer puissent le faire et pour développer des propositions". 

 

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