Isère : 18 ans de prison requis contre l’homme accusé d’avoir tué Rédouane Fellague

Ce vendredi 16 septembre doit s’achever le procès du meurtrier présumé de Rédouane Fellague. Devant la Cour d'assises de l’Isère, l’accusé a dû expliquer pourquoi, le 6 août 2019, il a poignardé à mort la victime qui l’avait juste "mal salué". L’avocat général a requis 18 ans de réclusion criminelle.

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Lorsque les réquisitions tombent, c’est la consternation pour les proches de la victime. Ce vendredi après-midi, l’avocat général vient de requérir une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie de trois ans de suivi socio-judiciaire, contre l’homme accusé d’avoir poignardé à mort Redouane Fellague.

Et les excuses prononcées à voix basse par l'accusé ne semblent pas apaiser leur douleur. "Avec les remises de peine, il ne va pas rester assez longtemps en prison. Il va faire la moitié, et il va sortir ! On dirait que ce qu'il a fait n'est pas important" s'indigne Maissane Yahia-Bey, l'épouse de la victime. 

La famille de Redouane espérait une réquisition de 30 ans de réclusion criminelle, la peine encourue pour un homicide volontaire. Dans cette affaire, le ministère public considère qu’il y a bien eu intention d’homicide, mais que l'accusé, Yusuf S., 27 ans, serait capable d’empathie et se comporterait de manière exemplaire en prison. 

Bouleversée par cette décision, la sœur de la victime, Hadjira Fellague, n’est pas revenue dans la salle après la suspension d’audience. Depuis la mort de son frère, elle se bat pour faire reconnaître "les meurtres gratuits".

Mort pour une poignée de main 

Pour elle, c’est ainsi qu’est mort Redouane, "gratuitement". Le 6 août 2019, le jeune homme de 23 aurait tendu le coude, et non la main, pour saluer Yusuf son ami d’enfance. Ce dernier était même présent à son mariage, en 2018. Pourtant, une dispute éclate, suivie d'une bagarre. Et quelques minutes plus tard, Redouane est poignardé en plein cœur. Lorsqu'il meurt une heure plus tard au CHU de Grenoble, sa fille Mélia fête tout juste ses deux mois. 

Immédiatement après l’altercation, Yusuf S. se rend au commissariat et se présente comme l’auteur du coup de couteau, avant d'être placé en garde à vue. 

Depuis ce drame, Hadjira Fellague combat "la montée en puissance d’une violence sans nom" et d’un "climat d’insécurité invivable". L’Iséroise s’est même tournée vers une équipe de doctorants de la Sorbonne, à Paris, pour rédiger une proposition de loi "visant à instaurer des circonstances aggravantes pour les auteurs de meurtres gratuits" dans le Code pénal.

Le verdict attendu dans la soirée

C’est cette notion de "meurtre gratuit" qui est au cœur du procès de l’accusé aujourd’hui, du côté des parties civiles comme de la défense. "On a beaucoup parlé de meurtre gratuit dans ce procès, mais si Yusuf S. avait tué Rédouane Fellague pour une bonne raison, ce serait moins grave ?", s’est demandé Me Levy-Soussan, l’avocat de l’accusé. Ce dernier a décidé de plaider l’homicide involontaire, et espère ainsi réduire la peine encourue par son client à 15 ans de réclusion criminelle.

Sur le banc d’en face, la famille Fellague s’indigne. Elle veut comprendre ce qui a poussé l'accusé à tuer "pour un serrage de main". "Il n'a fait que des réponses brèves, il n'a rien expliqué, regrette l'épouse de la victime. Ma fille n'arrête pas de me demander pourquoi son papa est mort. Mais je n'ai toujours pas de réponse". 

Vers 16h, le jury s'est retiré pour délibérer. Le verdict est attendu dans la soirée. 

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