Comment lutter efficacement contre les rodéos urbains, dangereux et très perturbants pour les riverains . Une circulaire officielle du ministre de l'intérieur demande beaucoup plus d'actions ciblées pour les policiers sur le terrain, avec des objectifs précis. En Isère, une boîte mail a même été créée pour recueillir un maximum de témoignages.
Ces derniers mois, des rodéos urbains ont conduit à des drames en France. A Marseille, un jeune de 19 ans est mort en perdant le contrôle de sa moto, dans le Val d’Oise, une enfant de 7 ans a été gravement blessée percutée par une moto et à Colmar, un jeune de 27 ans a été tué par balle en marge d’un rodéo urbain.
En Isère, 1200 contrôles en un an
Après ces derniers événements, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé un renforcement des contrôles avec "trois opérations par jour dans chaque commissariat."
À Grenoble, depuis janvier 2022 près de 1200 contrôles ont été réalisés : "Depuis le début de l’année à Grenoble, nous avons mobilisé 82 de roues et 24 ont été détruits, donc ce sont des opérations récurrentes que l’on fait pour pouvoir extraire du circuit ces engins qui servent pour les rodéos urbains," affirme le commandant Elisabeth Jouvin en charge de la communication DDSP (direction départementale de la sécurité publique) de l'Isère.
Ces deux derniers jours, les policiers ont réalisé plus de 100 contrôles, cinq interpellations 16 verbalisations et 3 saisies de deux-roues.
Une boîte mail contre les rodéos urbains
En parallèle du renforcement des opérations de contrôles quotidiennes, une boîte mail a été créée en Isère par la direction départementale de la sécurité publique : rodeos38@interieur.gouv.fr. Spécialement dédiée aux rodéos urbains, cette boîte mail sert à recueillir un maximum de témoignages, mais aussi des photos et des vidéos des contrevenants.
Les appels au 17 sont bien-sûrs toujours une priorité : chaque appel, pour ce délit, débouche sur un recensement et une cartographie de ce phénomène.
Un an de prison et 15 000 euros d’amende
Pour rappel, depuis la loi du 3 août 2018, la pratique du rodéo urbain n’est plus considérée comme une infraction mais comme un délit. Cette pratique est donc punie par la loi par des peines plus lourdes. Elle expose les auteurs à une peine de prison d’un an et 15 000 euros d’amende.
Cette sanction peut s’alourdir en cas de circonstances aggravantes. Lorsque le délit est commis en groupe, les auteurs risquent deux ans de prison et une amende de 30 000 euros et en cas de consommation d’alcool ou de stupéfiants, la peine de prison est de 3 ans et l’amende peut s’élever jusqu’à 45 0000 euros.
Une de nos équipes de France 3 Alpes, Renaud Gardette et Frédéric Pasquette, a suivi une opération de contrôle à Grenoble. Regardez leur reportage.