Ce samedi 21 septembre est la journée mondiale de l’Alzheimer, une maladie neurodégénérative qui touche plus d’un million de personnes en France. La recherche d’un traitement se poursuit : à Grenoble, des scientifiques du CNRS et de l’université ont trouvé une molécule permettant de stopper l’évolution de la maladie chez les souris. Explications.
Un espoir peut-être dans la recherche d’un traitement pour stopper l'évolution de la maladie d’Alzheimer. Après huit années de recherches, les scientifiques du CNRS et de l’université de Grenoble-Alpes ont découvert une molécule capable d’arrêter la progression de la maladie chez les rongeurs.
Parmi ces scientifiques, Alain Buisson, professeur à l’université de Grenoble Alpes, dirige une équipe de 10 chercheurs au sein de l’institut de neuroscience : "Il y a un espoir, confie-t-il. J’ai été surpris par l’efficacité de ce que l’on a fait. Cette molécule, lorsqu’elle a été injectée dans le cerveau de souris atteintes de la maladie d’Alzheimer, a bloqué en une injection unique des effets que l’on a mesuré quatre mois plus tard. On a touché une cible, un mécanisme très important dans la maladie d’Alzheimer", affirme le chercheur.
#Découverte // Vers une nouvelle forme de thérapie contre la maladie d'#Alzheimer !! Une équipe, impliquant des scientifiques du @GINeuroGrenoble, a découvert que l’injection d’une certaine protéine dans le cerveau d’une souris la protège de la maladie.
— Université Grenoble Alpes (@UGrenobleAlpes) June 19, 2024
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Une protéine islandaise
En juin dernier, avec son collègue, ils ont publié une étude complète dans la revue scientifique Molecular Psychiatry. Ils y expliquent que la protéine, appelée amyloïde-βice, est originaire d’Islande : "Elle a été découverte chez certaines personnes originaires d’Islande qui présentent un vieillissement cognitif amélioré et ne développent jamais de maladie d'Alzheimer."
Cette protéine, directement injectée dans le cerveau des rongeurs, a eu des résultats surprenants, indiquent les chercheurs : "L’apport de cette protéine a fait que les neurones récupéraient des capacités de communication qu’ils avaient perdues à cause de la maladie. Si on extrapole avec beaucoup d’optimisme, peut-être que l’on a mis le doigt sur un mécanisme essentiel qui pourrait avoir une portée thérapeutique assez unique."
Des années encore avant la mise en circulation d'un médicament
Aujourd’hui en France, plus d’un million de personnes sont atteintes par cette maladie. Et ce nombre pourrait doubler d’ici 2050. Alors la découverte de cette molécule est un espoir pour ces malades : "Il y a un besoin, un appel sociétal pour une pathologie qui ne cesse d’augmenter parce qu’elle est liée à l’âge et que nos sociétés vieillissent. Pour l’instant, nous n’avons pas de médicaments potentiels, disponibles en Europe. Les choses peuvent aller plus vite que d’habitude, mais il y a toujours un temps incompressible d’une dizaine d’années entre l’idée et le médicament formulé", ajoute Alain Buisson.
Désormais, pour les chercheurs, il faudra tenter de savoir si cette approche s’avère efficace chez l’être humain. Si c’est le cas, il faudra attendre encore quelques années avant qu’un médicament ne soit mis sur le marché.