Le chantier de restauration de la Tour Perret de Grenoble, fermée au public depuis 1960, est lancé

Le compte à rebours avant la réouverture de la Tour Perret de Grenoble est lancé. Les travaux de rénovation ont débuté ce vendredi 3 novembre. Ils devraient s’achever dans deux ans. En attendant de pouvoir la visiter, les Grenoblois peuvent se tenir informés de l’avancée du chantier grâce aux panneaux exposés le long de la palissade du parc Paul Mistral.

Après des années d'attente, le chantier de restauration de la Tour Perret, située dans le parc Paul Mistral de Grenoble, a enfin débuté ce vendredi 3 novembre. Les premiers gros travaux devraient concerner les fondations du monument et ses huit piliers de béton armé.

Pour les plus âgés des Grenoblois, leur dernière visite de la Tour Perret est un lointain souvenir d’enfance. "Lorsque nous avons décidé de rénover la Tour en 2016, beaucoup d'habitants nous avaient fait part de leur désir de retourner visiter la Tour, de partager cette expérience avec leurs enfants et petits-enfants", confie Claus Habfast, conseiller municipal en charge du projet. 

La première tour en béton armé 

Édifiée en 1924 par l’architecte Auguste Perret, la tour est ouverte au public jusqu’en 1960. C’est un point d’observation privilégié, mais c’est surtout la première tour construite en béton armé. Haute de 95 mètres, érigée en seulement 11 mois, la Tour Perret est l’une des pièces maîtresses de l’exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925. Une fierté dont ne se départissent pas les habitants de la ville, au fil des années. 

"Les nouvelles générations n’ont jamais eu l’occasion d’entrer dans cette tour. Mais nous travaillons depuis plusieurs années déjà à informer les Grenoblois. L’idée, c’est d’être totalement transparents sur l’avancée du projet, de façon à ce que les gens s’approprient ce monument, avant même son ouverture au public", explique Claus Habfast. Des sorties scolaires, des expositions ou des conférences sont d’ailleurs régulièrement organisées autour du chantier test, installé depuis plusieurs mois. 

Une inclinaison de 40 cm

Si les travaux débutent officiellement en ce mois de novembre, l’entreprise chargée de la rénovation doit toutefois encore attendre. "Avant toute chose, il faut tracer la route pour les camions, afin de sécuriser les cheminements dans le parc, rappelle Clause Habfast. Ensuite, il faut créer ce qu’on appelle une 'base de vie', c’est-à-dire une zone avec des douches, des bureaux et des locaux techniques temporaires pendant la durée du chantier". Ces deux étapes devraient s’achever d’ici février. Ensuite seulement, débuteront les travaux de rénovation et le renforcement des fondations.

Car, si la tour est fermée au public depuis 63 ans, c’est à cause de ses fondations, trop fragiles et pas assez profondes. En près de 100 ans, le monument s’est incliné de 40 cm. Il s’agit donc, désormais, d’ajouter et d’allonger les fondations en béton dans le sol, afin de garantir sa stabilité dans la durée. La restauration du béton débutera en février. Un échafaudage sera installé au pied de l’édifice, et montera graduellement au fil des mois. 

Un chantier à 15 millions d’euros

L’État, le département et la municipalité se sont alliés pour financer ce projet qui s’élève au total à 15 millions d’euros. L’État participe à hauteur de 5 millions d’euros, le département injecte 3 millions, le reste est à la charge de la Ville de Grenoble.

Le chantier de rénovation coûte 12 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 3 millions investis dans l’aménagement du parc autour de l’édifice, la communication, l’accueil des visiteurs, l’organisation des parcours touristiques ou encore la scénographie des visites.

Sept groupements d’entreprises ont été sélectionnés pour mener les travaux. Les Grenobloises et Grenoblois peuvent également participer au financement du chantier. La municipalité a lancé une campagne de mécénat et de collecte populaire afin de permettre à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice.