Soumises à des pics de pollution récurrents, Grenoble et neuf autres communes de la métropole ont présenté ce jeudi un dispositif d'interdiction progressive des véhicules de marchandises au diesel d'ici 2025, et d'accompagnement pour verdir la logistique urbaine.
Le mouvement avait été enclenché en 2017 avec une zone "basse émission" dans le centre-ville de Grenoble. Cette fois, les dix communes engagées - dont Grenoble, Saint-Martin d'Hères et Echirolles - représentent 65% des 450.000 habitants de la métropole Grenoble Alpes.
L'accent est mis sur le transport de marchandises qui émet 36% des particules fines (PM10) et 47% des oxydes d'azote (NOx) de l'ensemble des polluants liés au trafic routier dans la métropole.
Une zone urbaine dense où "plus des trois quarts des habitants sont exposés à des dépassements des valeurs recommandées par l'OMS", selon l'organisme ATMO Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, 114 décès par an sont liés à la pollution dans le bassin, soit 9 fois plus que les accidents de la route, avance la métropole grenobloise.
"C'est un vrai accord historique, avec une progressivité qui permet aux acteurs économiques de s'adapter et d'anticiper les évolutions avec des aides financières nationales et locales", a déclaréChristophe Ferrari, président (PS) de la Métropole, où fonctionne déjà depuis fin 2016 le système de vignettes Crit'Air en cas de pic de pollution.
En 2019 seront interdits de circulation les poids-lourds et utilitaires aux vignettes "5", les plus polluants soit entre 3 et 7% de véhicules à renouveler, selon une estimation réalisée avec les entreprises, en 2020 les "4" (entre 8 et 18%), puis 2022 pour le "3" (entre 19 et 27%) et 2025 pour les "2" (entre 30 et 44%).
Cette réglementation aura "un effet sur les trois quarts des émissions du territoire métropolitain", estime la Métropole.