Le procès de Nordahl Lelandais, accusé du meurtre de Maëlys, aura lieu à Grenoble du 31 janvier au 18 février. Trois semaines que la cour d'appel prépare depuis 2019. Pascale Vernay, première présidente de la cour d'appel de Grenoble, raconte comment le procès s'organise.
Après Chambéry, Grenoble. Nordahl Lelandais va connaître son deuxième procès du 31 janvier au 18 février 2022 à la cour d'appel de la cité iséroise : il est accusé de l'enlèvement et du meurtre de Maëlys le 27 août 2017.
Pascale Vernay, première présidente de la cour d'appel de Grenoble, s'occupe notamment de la partie logistique du procès depuis 2019. "On l'a largement anticipé. On savait que ce serait un procès très très médiatisé." Le procès a été allongé d'une semaine - il était initialement prévu jusqu'au 11 février - pour permettre d'entendre plus de témoins.
Le chef de cabinet et la secrétaire générale du procureur général de la cour d’appel de Grenoble se sont rendus à Chambéry, en mai 2021, pour le procès de Nordahl Lelandais, reconnu coupable du meurtre d'Arthur Noyer, du 11 au 12 avril 2017. "De l'avis général, c'était une réussite à Chambéry, a déclaré à France 3 Alpes Pascale Vernay. On a retenu de bonnes idées. Le procès à Chambéry s'est déroulé dans de bonnes conditions, on voudrait que ce soit la même chose à Grenoble, qu'on puisse dire qu'on a mis tous les moyens pour que le procès se déroule bien."
Un des plus gros procès à Grenoble de ces dix dernières années
A Chambéry, quelque 120 journalistes étaient accrédités. S'il est difficile d'avoir un chiffre exact, le nombre de journalistes présents pourrait bien être supérieur. En tout cas, ce sera l'un des plus gros procès à Grenoble de ces dix dernières années, qui devrait avoir une plus grosse résonance encore que le procès (en 2015) des personnes qui ont assassiné Kévin et Sofiane dans un parc d'Echirolles en 2012 - quelque 70 journalistes étaient accrédités. "Je pense que ce procès de Lelandais est un cran au-dessus, c'est une affaire qui a défrayé la chronique", selon Pascale Vernay.
Dès 2019, la cour d'appel de Grenoble "a fait des demandes budgétaires pour que le procès se déroule au mieux" : une rallonge de 194 000 € a été accordée selon Le Dauphiné Libéré. Cela permettra notamment de retransmettre le procès dans une autre salle d'audience (60 places) à proximité pour les médias et le public qui ne trouveraient pas de place dans la salle principale. "Tout le monde ne pourra pas être accueilli dans la salle des Assises", affirme-t-elle.
Sérénité, protection, sécurité
Malgré le caractère exceptionnel de ce procès, Pascale Vernay souhaite qu'il soit "comme un autre" et que tous les acteurs "magistrats, greffiers, avocats, partie civile, jurés, médias" puissent évoluer "dans la sérénité". Elle cite trois maitres-mots : sérénité donc, protection et sécurité.
Sur le deuxième point, la cour d'appel de Grenoble pourrait bien reproduire le système élaboré à Paris pour les attentats du 13 novembre 2015 : le recours aux cordons "pour signaler si les parties civiles veulent ou non parler à des journalistes".
Sur l'aspect "sécurité", les mesures seront similaires à celles d'un procès plus "classique", mais elles seront "amplifiées", toujours selon la première présidente de la cour d'appel de Grenoble. "On fait appel aux services de police pour sécuriser l'entrée du palais. Il y aura également des mesures supplémentaires à l'intérieur du palais." Aux abords, la circulation sera partiellement interdite et le stationnement limité.