Alors que le maire de Grenoble, Eric Piolle, souhaite que le gouvernement fixe clairement les règles concernant le port du burkini, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, en visite à Grenoble vendredi 28 juin, considère qu'il faut s'en tenir au règlement intérieur plutôt que de légiférer.
Nicole Belloubet, en visite à Grenoble ce vendredi 28 juin, a réagi à la polémique qui a enflé à Grenoble après l'opération burkini menée dimanche dernier dans la piscine municipale Jean-Bron."Ce qui importe, c'est que lorsqu'il y a des règlements intérieurs qui s'imposent, ils soient respectés par tous. C'est la condition minimale du vivre ensemble", a insisté la ministre de la Justice.
Mais alors qu'Eric Piolle, le maire de Grenoble souhaiterait que le gouvernement fixe clairement les règles en la matière. Il affirme avoir saisi le ministère des Sports afin que "le gouvernement lève toute forme d'ambiguïté sur le statut du maillot de bain couvrant, relativement à l'hygiène et à la sécurité des usagers comme le prévoit la Loi". La ministre de la Justice voit les choses différemment et considère qu'il faut s'en remettre au règlement intérieur des piscines : "Je ne suis pas certaine qu'il faille légiférer. Nous avons une loi très importante qui nous donne les bases autour de la laïcité, c'est un principe qui a été réaffirmé par le Conseil constitutionnel et qui est fondateur de notre République".
Rappel des faits
Dimanche 23 juin, une dizaine de femmes soutenues par l'association Alliance citoyenne se sont baignées avec un maillot de bain couvrant dans la piscine municipale Jean Bron de Grenoble. Une opération coup de poing qui avait créé la polémique, le maire avait dénoncé une "stratégie du clash" et condamné ces atteintes au règlement intérieur alors que l'opposition municipale l'accuse d'être trop laxiste vis-à-vis du burkini.A la suite de cet événement et d'autres incivilités, les deux piscines municipales de la ville sont restées fermées mercredi 26 et jeudi 27 juin. Les maîtres-nageurs, en sous-effectifs, se sentant dépassés par la tension liée à ces actions coup de poing. Un accord a depuis été trouvé entre le personnel et la municipalité pour renforcer la sécurité, les établissements ont donc rouvert ce vendredi 27 juin.