Pollution de l'air : la concentration en dioxyde d'azote est en baisse à Grenoble

Alors que l’Etat vient d’être condamné à 20 millions d’euros d’amende pour n’avoir pas assez agi en matière de pollution de l’air, à Grenoble, la concentration en dioxyde d’azote ne dépasse plus le seuil européen maximum. Explications.

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La France est une nouvelle fois épinglée pour sa pollution de l’air et sa forte concentration en dioxyde d’azote notamment, un gaz très polluant responsable de près de 7 000 décès prématurés par an. Après une première amende en août 2021, l'Etat a de nouveau été condamné ce lundi 20 octobre par le Conseil d'Etat à une somme record de 20 millions d'euros pour n'avoir pas suffisamment agi. 

Grenoble passe en dessous du seuil réglementaire 

Lors de la première condamnation de la France, la ville de Grenoble faisait partie des métropoles où le seuil réglementaire européen était largement dépassé (fixée à 40 µg/m³), cette année, il n’en est plus. Si le Conseil d'Etat reconnaît des "améliorations dans la durée", il estime que la situation "reste fragile ou mauvaise" dans plusieurs zones et Grenoble n'en fait plus partie. 

En cause une diminution du dioxyde d’azote dans l’air qui est passée pour l’année 2021 à 33 µg/m³ : "A Grenoble, on observe un dépassement décroissant depuis une dizaine d’années, explique Gladys Mary, correspondante territoriale à Atmo AURA, où l’on était à 50 µg/m³."

Une baisse de la pollution expliquée par la pandémie de covid-19 notamment : "Pour nous, la pandémie a été une belle expérimentation grandeur nature, en à peine deux/trois jours de confinement, la concentration dans l’air en dioxyde d’azote a été divisée par deux. Tout cela montre que si on réduit le trafic routier, on a directement une baisse de la pollution."

2 000 décès en Auvergne-Rhône-Alpes

L'objectif de ces prochaines années est donc de réduire le trafic routier pour améliorer la qualité de l'air : "C’est tout l’enjeu de la zone à faibles émissions mise en place par la métropole", ajoute Gladys Mary.

Si pour l’instant, elle ne concerne que les poids lourds et les utilitaires, dès l’été prochain, l’ensemble des véhicules classés Crit’air 5 seront interdits à la circulation dans 13 communes de l’agglomération. D’ici juillet 2025, cette mesure s’étendra aux véhicules Crit’Air 3 et 4. "L’objectif est le report modal, c’est-à-dire privilégier la marche, le vélo, les transports en commun, ou quand cela n’est pas possible, des véhicules plus propres".

Indispensable, quand on sait que près de 2 000 décès par an en Auvergne-Rhône-Alpes sont causés par la pollution de l’air au dioxyde d’azote.

Les particules fines et l’Ozone, deux polluants très présents à Grenoble


A Grenoble, deux autres polluants sont très présents : les particules fines et l’Ozone. "La pollution aux particules fines est une pollution d’hiver, explique Gladys Mary, "elle est surtout émise par le chauffage au bois non-performant ou les anciens poêles. C’est un polluant qui a un fort impact sur la santé avec près de 4 000 décès par an en Auvergne-Rhône-Alpes."

Si la pollution aux particules fines et au dioxyde d'azote a tendance à baisser dans le département, la pollution à l’ozone, elle, est en augmentation. "Elle est liée aux fortes températures et à l’ensoleillement élevé, c’est donc plus une pollution d’été" précise Gladys Mary.

Moins mortelle, elle n'en est pas moins néfaste pour la santé : " Effectivement, cette pollution a moins d’effets mortels, mais elle va fragiliser le système respiratoire, et accentuer l’effet des autres polluants," conclut la spécialiste.

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