En Isère, le réseau éducation sans frontières accueille de plus en plus d'élèves dormant dans la rue, car un grand nombre de familles ne remplissent pas les critères pour accéder au statut de réfugié ou de demandeurs d'asile.
Le réseau éducation sans frontières de l'Isère est particulièrement sollicité en ce moment. Un grand nombre de familles ne remplissent pas les critères administratifs pour recevoir le statut de réfugié ni de demandeurs d'asile. Alors ils se voient expulsés et les enseignants récupèrent de plus en plus d'élèves qui dorment dans la rue.La famille de Naim, installée en France depuis 5 ans, dort dehors depuis jeudi 2 mai 2019. Leur hébergement d'accueil a été réquisitionné pour être mis à disposition d'une autre famille ayant obtenu le statut de réfugié.
En attente de régularisation, la famille de Naim espère encore obtenir un titre de séjour. Une situation difficile à vivre, notamment pour les 3 adolescents scolarisés.
« Je sais que dehors c’est horrible, parce que mon père ne peut pas nous protéger, les gens peuvent nous faire de mauvaises choses. Je suis tout le temps stressée, je pense tout le temps à mes parents, je me demande où je vais manger et si je vais manger » raconte la fille de Naim.
De plus en plus d'enseignants contactent le réseau éducation sans frontières. Ils sont les premiers témoins du désarroi de ces élèves au parcours chaotique.
« On a de plus en plus d’appels d’urgence d’établissements scolaires qui déplorent le fait que leurs élèves soit à la rue la nuit et a l’école le jour. C’est une souffrance pour toute la communauté scolaire » explique Martine François du réseau éducation sans frontière de l’Isère.
La situation traversée par la famille de Naim n'est pas un cas isolé. Le réseau éducation sans frontières redoute que les expulsions se multiplient dans les mois à venir.
Reportage de Ana Koroloff, Damien Borrelly et Thao Huynh