Pour la première fois depuis sa nomination au Gouvernement, l’Isérois Olivier Véran était en visite officielle à l’hôpital de Grenoble où il a appris son métier de médecin neurologue. Un moment d’émotion pour le ministre, après une année très éprouvante.
C’est avec son costume de ministre qu’il a, ce lundi matin, salué ceux qui étaient encore ses collègues il y a moins d’un an de cela. Appelé au Gouvernement en février dernier pour remplacer Agnès Buzyn, qui se lançait alors dans la course à la mairie de Paris, Olivier Véran a effectué sa première visite officielle dans l’hôpital de ses débuts.
« Ça me fait bizarre »
Un retour aux sources pour le ministre isérois, né à Saint-Martin d’Hères et neurologue au CHU de Grenoble jusqu’à il y a quelques mois : « Ca me fait bizarre, plaisir, et même une petite pointe dans le cœur parce que cet hôpital, c’est quand même l’endroit où j’ai été formé et où j’ai aimé exercer » a ainsi déclaré Olivier Véran alors qu’il entrait dans le pavillon de gériatrie, là où a été installé le nouveau centre de vaccination contre la Covid-19 qu’il était venu inaugurer.
Pour son premier déplacement dans l’hôpital qui l’a formé, Olivier Véran a expliqué : « D’abord, je suis très fier de mon hôpital. Très fier du CHU de Grenoble. Je suis très fier de tous les hôpitaux en général, mais en particulier de celui de Grenoble qui est l’hôpital dans lequel j’ai appris la médecine, dans lequel j’ai eu un vrai bonheur à exercer pendant des années. Quand j’étais député de la circonscription, j’avais gardé des consultations ici le lundi matin pour mes patients en neurologie, donc revenir ici un lundi matin… ».
« Je suis fier de cet hôpital »
Et le ministre de la Santé de poursuivre, dans un registre bien plus politique : « Je suis très fier parce que c’est un hôpital qui a fait plus de 8.000 vaccinations en quelques jours, qui s’est structuré de façon remarquable avec les libéraux, avec les élus. Tout le monde a bossé. Ici, on ne fait pas de polémique, on est dans l’efficacité. Vous savez, j’entends parfois des discours assez irresponsables qui essaient de semer le chaos pour des raisons qui n’ont rien à voir avec des raisons sanitaires. Mais je crois que les Français ont besoin de confiance, d’apaisement et ils ont besoin de se sentir accompagnés. C’est que nous faisons ici. Quant à la question du retour à Grenoble, regardez : le soleil est là, la neige est partout. C’est forcément un bon moment que je passe, mais il va être écourté, car dans deux minutes, je repars à Paris où j’ai une cellule de crise. Et ce soir, je serai à l’Elysée ».
« Une aventure humaine à titre individuel »
Cellules de crise et rendez-vous avec le président de la République, voici donc désormais le quotidien de celui qui fut d’abord député PS puis LREM de la première circonscription de l’Isère avant d’être nommé au Gouvernement, le 16 février 2020. Mais à quelques jours du premier anniversaire de sa nomination, et après une année particulièrement éprouvante pour lui, Olivier Véran ne fait pas dans l’introspection. Faute de temps, dit-il : « Il y a une chanson de Manu Chao que j’aimais bien écouter quand j’étais étudiant en médecine à Grenoble et qui disait « plus j’avance et moins je me retourne ». Aujourd’hui, je n’ai pas le temps de me retourner. Je suis tourné vers l’avant. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je fais en sorte, modestement, avec toutes les équipes dans les territoires et au ministère, de raccourcir la durée de cette pandémie et de protéger un maximum de Français ».
Tout juste le ministre confie-t-il : « Vous dire que c’est une aventure humaine à titre individuel, évidemment. Je ne vais pas vous dire autre chose. Cela va faire onze mois que je suis au ministère. Ce sont onze mois qui sont passés à la fois très vite, extrêmement vite, mais qui sont tellement denses qu’ils offrent peu de répit et de recul ».
Propos recueillis par Jordan Guéant