Ancien bûcheron, Gaspard Forest a dû stopper son activité à cause d'une grave blessure. Depuis, il s'est reconverti dans le nettoyage de rivières... bénévole. Il consacre ses journée à ramasser les déchets dans les cours d'eau de l'agglomération grenobloise.
"Agent de défluxage électronique, canettes, un journal du 12 septembre 2000, des déchets en tout genre...", sur les berges de l'Isère, Gaspard Forest trie les déchets qu'il vient de retirer du lit de la rivière. Chaque jour, tout autour de l'agglomération, il sillonne les cours d'eau pour ramasser les détritus.Son objectif : attirer l'attention avec ses tas de déchets qui s'agglomèrent au-dessus des ponts où il travaille… et ça fonctionne. "C'est horrifiant, ça fait peur. Il y a du laisser aller", commente une passante. Tout a commencé quand ce bûcheron indépendant se blesse gravement à la main, l'obligeant à stopper son activité. Lors de sa convalescence, il commence à ramasser ce qu'il trouve dans les rues, les parcs publics et au bord de l'eau.
"Je cherchais une reconversion, mais je trouvais qu'aucune idée n'avait autant d'importance que cette petite activité quotidienne qui est devenue une lutte et un travail à plein temps, commente le dépollueur bénévole. Si je n'enlève pas ces déchets, personne ne le fait. Il y a aussi le fait qu'on parle beaucoup de la pollution des mers, mais ça commence ici, dans les rivières, à chaque fois que quelque chose roule dans la rivière ça va directement dans la Méditerranée."
Après avoir vendu tout son matériel professionnel, ce jeune Grenoblois vit de peu de choses. Sa priorité : faire réagir la population et surtout les pouvoirs publics. "Tous les jours, je vais quelque part et j'entasse des déchets pour que les gens voient et que les élus me répondent , ce qui n'est pas évident...", poursuit Gaspard Forest.
Chaque jour, il rend visible l'invisible en remontant les déchets cachés sous les ponts. Dans quelques jours il a rendez-vous avec le collectif France Nature environnement.