Le président d’une association culturelle turque de Grenoble sera jugé le 10 avril prochain. Il est soupçonné d’avoir soutenu et fait la promotion des "Loups gris", mouvement ultranationaliste turc interdit en France.
Sur la page Facebook de l’association, des photos avec un signe de la main : le pouce joint au majeur et à l’annulaire et deux doigts dressés pour imiter un loup. Il s’agit du signe des "Loups gris", mouvement ultranationaliste turc interdit en France. C’est en partie sur la base de ces posts que le directeur de l’Association culturelle turque de Grenoble comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Grenoble le 10 avril prochain pour "participation à la reconstitution d’un mouvement dissous", d’après les informations du Dauphiné Libéré confirmées par le procureur de Grenoble, Eric Vaillant.
Les "Loups gris", qui n’avaient pas d’existence légale en France, ont été dissous le 4 novembre 2020 par un décret du président de la République, Emmanuel Macron. Placé en garde à vue le 11 novembre dernier, le président de l'association culturelle de 65 ans est soupçonné par le parquet d’avoir continué à soutenir et à promouvoir le groupuscule, et donc d’enfreindre ce décret présidentiel.
Mouvement ultra violent
Le mouvement des "Loups gris" a été fondé en 1968. Il est, à l’origine, issu de la branche paramilitaire du MHP, le parti ultranationaliste turc. Aujourd’hui proches de la politique du président turc Recep Tayyip Erdogan, les "Loups gris" sont impliqués dans de nombreuses affaires judiciaires dans l'hexagone.
Régulièrement, le groupement mène des campagnes d’intimidations violentes, notamment à l’encontre des communautés arménienne et kurde. Comme en octobre 2020 à Vienne où certains de leurs sympathisants auraient participé à des violences armées à l’encontre d’Arméniens qui manifestaient en soutien à leur pays qui était alors en guerre avec l’Azerbaïdjan. Un événement qui aurait motivé la décision officielle de la dissolution des "Loups gris".