Des cérémonies étaient organisées dans de nombreuses villes des Alpes, ce dimanche, à l'occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Vincent Malerba, le dernier survivant isérois des camps nazis, s'est joint à la cérémonie à Grenoble pour commémorer la mémoire de ses compagnons.
Les paroles de Nuit et brouillard de Jean Ferrat résonnent devant la flamme du souvenir. Grenoble commémorait, dimanche 28 avril, la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Parmi les anciens combattants, Vincent Malerba, le dernier survivant des déportés grenoblois. Ce fils d'immigrés italiens, apprenti soudeur, n'a que 18 ans lorsqu'il est arrêté par les nazis.
"C'était le 11 novembre 1943. On venait déposer une gerbe et il y avait les Allemands. On a été encerclés et arrêtés", se rappelle Vincent Malerba, résistant et ancien déporté, aujourd'hui âgé de 99 ans. Alors jeune résistant, il est arrêté à Grenoble lors d'une marche, interdite par l'occupant, célébrant le 25e anniversaire de l'Armistice de 1918. Près de 600 manifestants sont arrêtés, 369 seront déportés.
"Parmi mes copains, certains ne sont pas rentrés", raconte Vincent Malerba, rescapé du camp de concentration de Buchenwald-Dora, en Allemagne. Il y est notamment affecté au creusement d'un tunnel et conserve le souvenir de son matricule "40250", qu'il récite en français et en allemand. Le nonagénaire commémore chaque année la mémoire de ses compagnons aux côtés de son fils, Jacques.
Entretenir le souvenir
"Le devoir de mémoire est important, le devoir de montrer à toute notre population, tous nos jeunes, que ces choses ont existé, ces atrocités ont existé. Plus jamais", insiste Jacques Malerba. Cette mémoire, les associations des familles des résistants et déportés l'entretiennent inlassablement, 80 ans plus tard.
"Ces hommes ont eu un courage phénoménal. Ils ne l'ont pas fait pour aller se battre, simplement pour la défense de la France. C'est ce qu'on essaye d'expliquer aux collégiens et lycéens", assure Jean-Paul Blanc, président de l'Union nationale des associations de déportés et internés de la résistance et familles (UNADIF-FNDIR 38).
Louna et Maélie, lycéennes, sont venues spontanément, pour la première fois, participer à cette cérémonie. "Avec nos cours, on a accès à cette période de l'histoire mais sinon, on ne serait pas au courant. C'est pour ça que c'est important de le voir à l'école ou de venir ici pour commémorer", estime Maélie.
A 99 ans, Vincent Malerba, dernier témoin du 11 novembre 1943, se raconte dans un livre témoignage qui paraîtra prochainement. Le récit d'une vie dédiée à la liberté qu'il adresse aux jeunes générations.