À 96 ans, Daniel Huillier est l’un des derniers témoins de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Engagé dans le maquis du Vercors durant son adolescence, il partage aujourd'hui son histoire alors qu'Emmanuel Macron est en visite, ce mardi 16 avril, à Vassieux-en-Vercors pour les 80 ans de la Libération.
"Il est difficile pour moi de me mettre en avant", prévient Daniel Huillier. "On n’a fait que notre devoir, c’est tout". Aujourd’hui âgé de 96 ans, l’actuel président de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors avait 16 ans lors de la Seconde Guerre mondiale. "Je n’ai jamais eu peur, confie-t-il à France 3 Alpes. On défendait notre peau, la peau de la France".
"La Résistance a commencé dans le Vercors fin 40, début 41", souligne l’ancien maquisard qui se souvient de cette période qui a marqué sa vie à jamais.
La vie engagée d'une famille de résistants
Issu d’une famille de transporteurs et résistants, Daniel Huillier avait fini par rejoindre son père et ses oncles au maquis, effectuant des missions périlleuses : livraisons diverses, transports de parachutages ou encore d’équipements et ravitaillement d’armes et de munitions. "Nous étions comme une petite armée", relate ce témoin officiant à l’époque "au bureau civil du maquis à Saint-Martin-en-Vercors".
Selon le site de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, le sort du secteur se trouva scellé au soir du 23 juillet 1944 : "Les troupes allemandes avaient pris des avantages décisifs sur tous les fronts et progressaient partout dans le massif." Les menaces de la Gestapo sur les résistants du plateau du Vercors devenant pesantes, Daniel Huillier est alors rapatrié à Grenoble, en Isère, auprès de ses grands-parents.
Il échappe, sans le savoir, le 14 août, au sort subi par ses frères d’actions clandestines. "Quand je suis passé, j’ai vu des gars allongés et j’ai déguerpi", confie-t-il. En effet, ce jour-là, 20 hommes furent massacrés à Grenoble par les Allemands. Ce n’est que plus tard que Daniel Huillier apprendra qu’il s’agissait de résistants du Vercors. "Ils sont morts pour notre liberté" souffle l’ancien maquisard auprès de France 3 Alpes.
Je me souviens de ceux que j’ai connu. Je les revois encore.
Daniel Huillier, président de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors.
La visite d’Emmanuel Macron, "trop tard" pour Daniel Huillier
Ce mardi 16 avril, à l’occasion des 80 ans de la Libération, Emmanuel Macron se rendra à Vassieux-en-Vercors, haut-lieu de la Résistance marqué par le massacre de ses habitants le 21 juillet 1944. C'est en effet ce jour-ci que les commémorations se déroulent habituellement, correspondant au début de l'attaque de la Wehrmacht contre le maquis du Vercors. La date du 16 avril correspond quant à elle à l'arrivée de dizaines de miliciens français dans le village, qu'ils vont "terroriser" une semaine durant en instaurant notamment un tribunal dans un hôtel, explique l'historien Gilles Vergnon.
Cette visite dans le Vercors, est une première pour un président en activité et arrive "trop tard" selon Daniel Huillier.
Quatre-vingts ans après, que voulez-vous dire ?
Daniel Huillier, président de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors.
"Chaque année, nous avons invité tous les présidents, nous n’en avons pas eu un seul pour nos commémorations", regrette le représentant de l'Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, "moi, je n'en attends rien".
France 3 Auvergne-Rhône-Alpes sera en direct mardi 16 avril à 12h05 pour une édition spéciale présentée par Olivier Michel. Pour suivre le direct ou voir le replay, rendez-vous sur France.tv ou sur le site de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.