Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a appelé à "ne pas caricaturer" les propos du maire de Lyon. L'écologiste Grégory Doucet avait qualifié de Tour de France de "machiste et polluant".
Impact environnemental, place des femmes, coût élevé... Le Tour de France est sous le feu des critiques des maires écologistes. Dans une interview au journal Le Progrès, le maire de Lyon Grégory Doucet l'a même qualifié de "machiste et polluant".
L'édile fraîchement élu a prévenu que sa ville n'entendait pas candidater à nouveau tant que l'épreuve n'aurait pas "démontré qu'elle peut évoluer". Il a argumenté qu'il n'était "plus acceptable" d'inviter des manifestations sportives "dont la première priorité n'est pas de se poser la question de leur empreinte" sur l'environnement. Des propos qui ont fait vivement réagir, notamment sur les réseaux sociaux, d'aucuns enrageant sur "l'élitisme" supposé du maire écologiste.
"Il faut faire attention à ne pas caricaturer les propos" de Grégory Doucet, a plaidé le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, lors de sa conférence de presse de rentrée vendredi 11 septembre. "Ce que dit le maire de Lyon, c'est ce que disent un grand nombre d'acteurs, quelle que soit leur tendance politique, c'est que le Tour de France a trois défis", a-t-il ajouté.
L'édile grenoblois estime que la Grande Boucle doit se réinventer "sur la dimension de sport féminin et de place de la femme", "sur la gestion des déchets qui est problématique particulièrement dans nos territoires de montagne", mais aussi concernant les "émissions de gaz à effets de serre". Un constat partagé par bon nombre de maires écologistes qui réclament davantage de "sobriété" aux organisateurs de l'épreuve, dont ils critiquent certaines pratiques jugées d'un autre âge.
Un pas vers l'écologie
"Les élus écologistes estiment sans doute que nous n'allons pas assez loin, pas assez vite. Mais nous nous inscrivons dans une démarche de progrès et développons au fil des éditions une politique de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui tient compte de l'importance de l'événement, de son itinérance et de son succès", a déclaré le directeur du Tour de France Christian Prud'homme. Cette année, et pour la première fois de son histoire, "la totalité" des véhicules de l'organisation dans la course "sont hybrides" et "à trois reprises", trois voitures de direction de course "seront 100% électriques".
Le Tour de France prendra le départ de Grenoble mercredi 16 septembre, ville finaliste pour le titre de capitale verte européenne 2022. Un paradoxe ? Pas selon Eric Piolle, estimant que "le but n'est pas d'arrêter tout ce qui n'est pas parfait". "Le but, c'est que nos événements, ce à quoi nous tenons, qui nous sont chers, évoluent pour prendre en compte l'ensemble des défis sociaux et climatiques du pays", a-t-il complété.