Le préfet de l'Isère Louis Laugier, nommé patron de la police nationale, a fait le bilan de ses "résultats" dans le département ce jeudi. Il évoque notamment la baisse du nombre de points de deal dans l'agglomération.
"Un point de deal, c'est un abcès", a estimé, jeudi 7 novembre, le futur directeur général de la police nationale (DGPN) Louis Laugier. L'ancien préfet de l'Isère, en poste depuis plus d'un an, a fait le bilan des "résultats" obtenus sous son mandat grâce à un "énorme travail".
Le nombre de points de deal dans l'agglomération de Grenoble est passé de 26 à 19 grâce à la "lutte constante" des forces de l'ordre, a déclaré M. Laugier lors d'un point presse, alors qu'il s'apprête à quitter ses fonctions de préfet pour prendre son nouveau poste à la tête des quelque 150 000 policiers du pays.
Revenant sur la mort d'un adolescent de 15 ans fin octobre près d'un point de deal disputé entre trafiquants de drogue dans le quartier Hoche à Grenoble, il a évoqué une "tristesse sans fin". "S'il est là, c'est qu'on vient lui acheter quelque chose. Est-ce que vous vous voyez, tous là, décemment, aller acheter de la drogue à un gamin de 15 ans ? Je crois qu'on a perdu un peu la tête, honnêtement", a-t-il souligné.
"Beaucoup d'interpellations"
"Un point de deal, c'est un abcès. Et autour d'un point de deal, la vie est perturbée, dégradée. Et les gens vivent moins bien", a-t-il déploré. "Chaque fois qu'on démonte un point de deal, on désorganise une activité. C'est-à-dire que ce jour-là, il n'y a pas de vente. Alors, souvent, les gens disent, mais à quoi ça sert ?" . Ce sont "peut-être des personnes que l'on sauve (...), qui ne vont pas tomber dans l'addiction", a-t-il estimé.
"Je pense que nous avons des résultats. On a eu beaucoup plus d'interpellations de trafiquants en un an. On a fait un énorme travail", a-t-il dit, admettant qu'il n'était pas pour autant parvenu à "éradiquer le deal".
Depuis le début de l'année, la métropole de Grenoble connaît un regain de tensions, les autorités judiciaires n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs". Une cinquantaine de fusillades, dont 26 liées au trafic de drogue, ont été recensées depuis le début de l'année dans l'agglomération, faisant six morts, selon le parquet.
"Nous vivons dans une société qui est de plus en plus tendue, qui a du mal à se confronter à des frustrations", a noté M. Laugier. Evoquant son futur poste, il a estimé connaître "plutôt bien" les personnels de la police et espérer, de ce fait, "bien comprendre leurs attentes à (s)on égard".