CARTE. Six morts et une cinquantaine de fusillades : Grenoble face à une flambée de violences sur fond de "guerre des gangs"

Un adolescent de 15 ans a été tué sur un point de deal de Grenoble ce mardi 22 octobre. Depuis le début de l'année, six personnes, liées au trafic de drogue, sont mortes par arme à feu. D'autres faits de violences, comme des fusillades, auraient pu alourdir ce bilan.

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Nouveau fait de violence et sixième décès de l'année lié au trafic de drogue à Grenoble. Ce mardi 22 octobre, un adolescent de 15 ans a été tué d'une balle dans la tête alors qu'il se trouvait dans le quartier Hoche, un point de deal proche du centre-ville de la capitale des Alpes.

Une mort tragique qui en rappelle d'autres : depuis le début de l'année 2024, six personnes sont décédées lors de fusillades liées au narcotrafic. La plupart des victimes sont de jeunes hommes visés par des tirs en pleine rue.

À Grenoble, le parquet évoque une "guerre des gangs" pour expliquer ces nombreux passages à l'acte dans différents secteurs de la ville. Quartiers de l'Alma, Hoche, Saint-Bruno, Teisseire et la Villeneuve à Grenoble, ou encore le Carrare à Echirolles. Les points sensibles sont nombreux. Et, à travers ces fusillades, les narcotrafiquants se livrent une guerre de territoire.

La carte ci-dessous retrace notre décompte des fusillades liées au trafic de drogue depuis janvier 2024. Les icônes noires représentent les fusillades mortelles. En rouge, les blessés par armes à feu.

D'autres faits importants

Selon le parquet de Grenoble, ce mercredi, 23 faits de violence liés au narcotrafic ont été recensés depuis le début de l'année. Vingt-six autres meurtres ou coups de feu "non spécifiquement liés au trafic de stupéfiants mais commis sur la voie publique" ont également été comptés en 2024 par le parquet. "Il est toujours difficile de quantifier et parfois d'apprécier ce qui a un lien avec le trafic de stupéfiants", nuance le procureur adjoint de la République de Grenoble, François Touret de Coucy.

Mais à ces six morts, directement liés au narcotrafic, peuvent être ajoutés deux importants faits de violence. Le premier est la mort de Mehdi Boulenouane, ancien caïd grenoblois, abattu en Seine-Saint-Denis deux mois après sa sortie de prison. Il avait été condamné à 10 ans d'emprisonnement dans une vaste affaire de trafic de drogue, d'armes et de blanchiment d'argent.

Le second meurtre qui pourrait être ajouté à cette liste est celui de Lilian Dejean, employé municipal tué en septembre devant la mairie de Grenoble par un homme de 25 ans connu pour des faits de vols, violences et trafics de stupéfiants. Le suspect, toujours recherché, fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen.

"Des mauvaises herbes"

En revanche, la mort d'Abdel Malik Amarouche, inconnu de la justice pour une quelconque affaire de drogue et particulièrement apprécié au quartier Mistral, pose question. Cet homme de 47 ans, tué par balle devant son domicile le 20 octobre dernier, fait partie d'une famille dont certains membres sont "connus pour participer au point de deal du quartier Hoche", a expliqué le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, ce mercredi.

S'agit-il alors d'une "victime collatérale", au même titre que Lilian Dejan ? "Évidemment, il y a un lien dans tous les esprits qui se fait et nous soupçonnons qu'un gang cherche actuellement à prendre le pouvoir sur ce point de deal de Hoche. L'enquête devra le déterminer", a admis le procureur, rappelant qu'un point de deal peut générer entre 10 000 et 30 000 euros par jour. Soit un "chiffre d'affaires" estimé entre 3 et 11 millions d'euros par an.

Face à ces déferlements de violences, Eric Vaillant a rappelé que "la lutte contre le narcotrafic est une priorité locale", avant de poursuivre : "Ma grande crainte, c'est que ces narcotrafiquants infiltrent encore plus toute notre société. Je les comparerais à des mauvaises herbes qu'il faut couper régulièrement si on veut éviter qu'elles n'envahissent tout un terrain."

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