Un comité de locataires d'un quartier de Grenoble envisage d'organiser un "grand concours de lâcher de cafards" devant les locaux de leur bailleur social, ce lundi 14 octobre. Une manière de dénoncer la prolifération des nuisibles dans de nombreux logements.
"La situation perdure depuis des années, ça revient par cycle. Mais depuis cet été, la situation s'est dégradée. De cette ampleur-là, c'est du jamais-vu", s'attriste Raphaël Beth, membre du comité des locataires Abbaye-Jouhaux, un quartier de Grenoble où plusieurs logements sont infestés par des nuisibles.
Pour dénoncer cette situation préoccupante, le comité de locataires, soutenu par l'association Droit au Logement (DAL), veut organiser un "grand concours de lâcher de cafards", ce lundi 14 octobre, devant les locaux de leur bailleur social Actis.
Une opération coup de poing pour venir à bout du problème. C'est ce qu'espère Raphaël Beth : "Deux fois par an, il y a des actions de prévention. Quand il y a une infestation, Actis envoie une entreprise spécialisée, mais on ne connaît pas vraiment l'efficacité de l'opération car elle concerne des logements. Or, les cafards sont aussi présents dans des parties communes, dans des caves... La racine du mal n'est pas touchée."
"On demande un plan à l'échelle du quartier. On souhaite qu'Actis se saisisse davantage du problème. Dès lors que le bailleur laisse des locataires vivre avec des nuisibles, il se rend en infraction. Il est tenu de remettre aux locataires un logement décent. C'est la loi. Puis, la prochaine étape sera d'aller voir les services d'hygiène de la Ville", poursuit-il.
"La nuit, ils sortent un peu partout"
Selon lui, les infestations de blattes concernent de nombreux habitants : "On ne peut pas dénombrer le nombre de logements concernés, mais plus d'une centaine d'habitations sont touchées par ce problème."
Des habitants d'un immeuble, situé rue Dupleix, ont filmé une de ces infestations de cafards. À noter que depuis que cette séquence a été tournée, la situation a été réglée par le bailleur Actis.
Le membre du comité vit lui-même dans un logement où prolifèrent des nuisibles. "J'habite au troisième étage d'un immeuble rue Jean-Bart et je vois des cafards dans mon logement. On a l'impression qu'ils remontent par les canalisations. Certaines vidéos nous laissent aussi penser que des nids sont installés dans d'anciennes caves et des boxes laissés à l'abandon et qui ne sont donc plus nettoyés", ajoute-t-il.
Plusieurs actions mises en place par Actis
"Quand on se réveille, on voit les insectes qui s'éparpillent. La journée, ils se cachent. Et la nuit, ils sortent un peu partout", raconte-t-il. Contactée, le bailleur Actis explique être "pleinement conscients des désagréments causés par la présence de cafards".
Plusieurs actions ont alors été mises en place par le bailleur dont les deux campagnes annuelles de désinfectisation, mais aussi le traitement des surinfestations, ainsi que la prise en charge de 60 % des faires de désinfectisation. Le reste des frais est, "conformément au décret charges", au dépend des locataires.
Face à la mobilisation prévue ce lundi 14 octobre par les membres du comité et du DAL, Actis "exprime son regret face à une démarche allant à l’encontre de la dynamique constructive pourtant mise en place avec l’association".
