Cette année, la ville de Toulouse (Haute-Garonne), a ordonné 35 arrêtés pour faire face à des immeubles menaçant. Une situation en répercussion à l'effondrement d'un immeuble rue saint Rome, le 9 mars 2024 dans le centre-ville de Toulouse. Pour prévenir des risques, une loi devrait bientôt permettre de faire un diagnostic précis des structures attend l'application de ses décrets.
Depuis l'effondrement de l'immeuble rue saint Rome, dans le centre-ville de Toulouse, en mars 2024, plusieurs autres immeubles ont fait l'objet d'un arrêté de mise en péril ordonné par la mairie. Plusieurs évacuations ont dû avoir lieu. Pour prévenir des risques, une loi devrait permettre un diagnostic annuel précis des structures des bâtiments et maisons individuelles de plus de 15 ans.
Une nouvelle évacuation
Depuis samedi 14 décembre 2024, les habitants de l'immeuble situé au 13 Rue Denfer Rochereau, du quartier Bayard, du centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), ont été sommés de quitter les lieux. Le bâtiment est également interdit d'accès. Suite à des travaux dans deux appartements, des fissures sont apparues sur un mur porteur.
Inquiets, les habitants des appartements du deuxième étage ont donné l'alerte. Jean-Jacques Chosy, un habitant de l'immeuble, explique, "c'est après des démolitions, qui ont finalement été interrompues, que l'un des voisins a remarqué les fissures. Aujourd'hui, je n'ai plus de logement." Une situation qui n'inquiète pas la sœur d'un résident évacué, présente également sur place : "La mairie est dans son rôle de protection, c'est normal que ce soit évacué dans le doute."
35 arrêtés signés
Depuis l'effondrement de l'immeuble rue saint Rome, les arrêtés de mise en péril s'accumulent à Toulouse. Pour Claire Nison, conseillère municipale déléguée en charge de la sécurité des bâtiments à Toulouse, le nombre élevés de signalements permet de faire avancer les choses : "Il y a eu un effet périmètre autour de l’effondrement, beaucoup de signalements ont été effectués. On voulait que les gens prennent conscience. Pour que nous puissions aller vérifier l'état de certains immeubles. Ce que nous ne pouvons pas faire sans signalement. On a eu une année chargée en arrêtés d'interdiction d'accéder et d'habiter, j’en ai signé 35 cette année".
Un bilan structurel pour les bâtiments
Pour éviter ces désagréments et diminuer les risques, des experts en bâtiments militent pour une loi qui imposerait un bilan structurel de tous les bâtiments et maisons individuelles de plus de 15 ans. "Ce serait pour établir un contrôle des bâtiments de la même manière que le Diagnostic de Performance Énergétique, pour avoir une vision plus régulière sur les bâtiments. Concrètement, il faudrait que l’ensemble des bâtiments, à partir du moment où ils ont plus de 15 ans, fassent l'objet d'un contrôle des structures et équipements intérieurs. L’intérêt serait de prévenir les risques et de prendre à temps des travaux qui coûteraient donc moins cher" explique Martin-Emmanuel Lessieur, expert en bâtiment et membre de l'Institut International des Experts.
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Si un projet de loi existe depuis avril 2024 pour les habitations des sites patrimoniaux remarquables, les décrets d'applications n'ont, eux, toujours pas été signés. À terme, 12 700 immeubles de l'hyper centre toulousain devraient réaliser cette expertise structurelle obligatoire.