À Grenoble, un couple d'habitants explique vivre dans un appartement touché depuis plus de dix ans par des problèmes d'infiltration, se retrouvant régulièrement sans eau chaude ni chauffage. Amine et Chedli El Ouadi demandent à leur bailleur social de prendre le problème en main.
Un ensemble de petites barres d'immeubles se dresse le long de la rue de Stalingrad, à Grenoble. Au dernier étage de l'une d'entre elles, la famille El Ouadi vit les pieds dans l'eau. Depuis de nombreuses années, l'appartement de ce couple grenoblois est en proie à de nombreuses inondations. Un inconfort qui ne s'arrête pas là : ils se retrouvent régulièrement sans eau chaude ni chauffage.
"Je suis dans cet appartement depuis 2013. Chaque année, il y a un problème. Il n'y a pas de chauffage, pas d'eau chaude. Une colonne d'eau a cassé il y a trois ans. Je me lève de mon lit et je pose déjà mes pieds dans l'eau", raconte Imane El Ouadi.
Chambres, salle de bain, salon, cuisine... Ici, pas une pièce sans trace d'humidité. Les fenêtres sont, elles aussi, défectueuses. Imane et Chedli n'osent même plus garder leurs petits enfants chez eux ou encore dormir dans leur chambre : "Avec mon mari, on dort dans le salon sur un vieux matelas. Mes enfants ou mes petits-enfants ne peuvent pas rester chez moi, car il n'y a pas de chauffage et d'eau chaude."
Des premiers travaux engagés
Le couple a fait de nombreuses demandes d'intervention auprès de leur bailleur social, Actis. "La compagnie de chauffage est intervenue et m'a dit qu'elle ne pouvait rien faire sur la colonne car cela couperait le chauffage et l'eau chaude pour les voisins. On m'a demandé de rappeler au mois de juin. Au mois de juin, rien n'a été fait", se désole la mère de famille.
Après avoir fait constater l'état de logement indécent par les services d'hygiène de la Ville, l'avocate de la famille s'interroge sur le montant des charges mensuelles : 330 euros sur des loyers à 800 euros. Elle réclame un dédommagement au bailleur. "J'attends d'Actis qu'ils indemnisent les préjudices de jouissance des époux El Ouadi. J'attends que, soit ils remettent en l'état l'appartement, soit qu'ils proposent un autre logement", explique Me Mathilde Villard, avocate spécialiste en droit du logement.
Actis, qui gère 11 000 logements dans la métropole grenobloise, reconnaît un certain nombre de dysfonctionnements liés à la vétusté de l'immeuble et assure avoir pris les choses en main. "Il y a quelques infiltrations, comme ça peut être le cas dans des bâtiments. C'est assez commun. (...) Aujourd'hui, nous avons engagé des travaux pour 28 000 euros pour reprendre la toiture. Ça, c'est engagé depuis la semaine dernière", assure Marie-Lise Bustos, responsable de territoire d'Actis.
En attendant, le couple El Ouadi redoute déjà le froid : "Les hivers sont catastrophiques. On n'a pas de chauffage ni d'eau chaude. On dort avec deux couvertures", rapporte Imane El Ouadi. Ils espèrent un relogement rapide dans un appartement décent.