Avec l'âge de la retraite qui recule et la pénibilité de certains métiers, des entreprises ont choisi de prendre soin de leurs salariés. C'est le cas du groupe Pierre Martinet, qui fabrique des salades traiteur, à Saint-Quentin-Fallavier en Isère. La société a investi dans des exosquelettes pour prévenir les troubles musculosquelettiques.
Guillaume fait partie de ces employés qui ne peuvent plus se passer de leur exosquelette. Chaque matin, avant de commencer le travail, il s’équipe de sa ceinture. Une ceinture qui soulage ses bras, fatigués de répéter les mêmes gestes, mais surtout qui l’aide à porter des charges lourdes en compensant ses efforts.
Aujourd’hui, ce préparateur de commandes ne présente aucune douleur physique, mais il porte cette ceinture de manière préventive, car il peut soulever chaque jour jusqu’à 400 cartons. "Quand je soulève les colis, ce sont les vérins qui prennent tout le poids des colis à la place de mon dos et de ma colonne vertébrale." La ceinture est équipée de quatre moteurs placés autour de la taille. Il s’est rapidement habitué à ce mécanisme : depuis un an et demi, il ne le quitte plus. "Quand je prends les cartons par quatre, j’entends vraiment les vérins bouger, je sens que ça prend toute la charge des cartons."
Valérie, une autre employée, adopte progressivement ce nouveau matériel, car en 30 ans, son poste a beaucoup évolué : "Avant, on travaillait différemment, les palettes étaient au sol, on prenait des colis sur les rampes et on les mettait sur des palettes, on avait le dos qui était toujours plié."
Eviter les arrêts de travail
Dans cet atelier, seulement deux salariés sur huit utilisent l’exosquelette, car il n’est pas adapté à toutes les morphologies. Un investissement de 7000 euros pièce : rentable pour la santé de ses salariés, mais aussi pour l’entreprise. "Quand on voit le coût d’un exosquelette, mais quand on voit le coût d’un arrêt de travail, ça coûte bien plus cher un accident de travail que d’acheter un exosquelette, on ne dit pas que la ceinture va forcément résoudre, régler tous les problèmes, mais par contre elle peut permettre d’en éviter un maximum," explique Eric Roudet, le responsable des expéditions chez Pierre Martinet.
A l’origine de ce prototype, la start-up Lilloise Japet. Depuis sa création il y a sept ans, elle a vendu plus de 700 exemplaires.