La sœur de Maëlys de Araujo, Colleen, s'est dite satisfaite de la peine requise à l'encontre de Nordahl Lelandais jeudi. L'adolescente souhaite que le trentenaire "reste le plus longtemps possible en prison".
Les proches de la petite Maëlys soulagés. "Ça m'a donné de l'espoir", a réagi Colleen de Araujo, la sœur de la fillette, à l'issue des réquisitions. Jeudi 17 février, l'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à l'encontre de Nordahl Lelandais pour le meurtre de Maëlys, soit la peine maximale encourue. "C'est ce qu'il fallait et c'est ce que j'espérais", a ajouté Colleen devant le palais de justice de Grenoble.
"Je me sentais stressée de la peine qu'il allait pouvoir prononcer. L'attente était longue jusqu'à ce qu'il dise ce qu'il voulait vraiment. Mais on était contents", a déclaré l’adolescente devant le palais de justice de Grenoble. Colleen espère désormais que Nordahl Lelandais "reste le plus longtemps possible en prison, qu'il ne fasse plus de mal à personne et qu'on garde la mémoire de ma sœur le temps qu'il faudra."
Maëlys a "mis un dangereux criminel en prison", s'était émue la jeune fille lors de son témoignage devant la cour d'assises. "Je le dis, ma sœur est une guerrière, affirme-t-elle. C'est une combattante. Elle s'est sacrifiée pour, je pense, les victimes qu'il allait y avoir par la suite. Pour Arthur Noyer et les petites cousines de l'accusé. Ma sœur, si elle était encore là, je ne sais pas comment je la remercierai. Le courage qu'elle a dû avoir, la souffrance, ça me fait du mal. Ça m'attriste beaucoup parce que je me dis que je n'ai pas su la protéger. Je souhaite qu'on honore sa mémoire pour toujours."
Lors de son témoignage, Colleen de Araujo s'était adressée directement à l'accusé, le poussant dans ses retranchements pour qu'il fasse évoluer sa version des faits. "J'ai déversé toute ma haine, toute ma tristesse, tous les mots que je ne pouvais pas dire pendant 4 ans et demi. Ça m'a soulagée", assure-t-elle.
"C'est ma force au quotidien"
Dans l'attente du verdict, l'adolescente, dont la parole est rare dans la presse, a souhaité adresser un message au sujet de la mort de sa petite sœur. "Il faut faire attention parce que ça peut arriver à tout le monde. Je ne le souhaite à personne mais ça existe, prévient-elle. Je ne voudrais pas que ça arrive à quelqu'un d'autre parce que c'est la pire des choses qui peut arriver. La pire souffrance que j'ai pu endurer durant ma vie. Si jeune."
"J’ai 16 ans et j’ai vécu un drame qui a brisé ma vie pour toujours", avait déclaré Colleen devant la cour d'assises. "Je vais apprendre à vivre avec, mais on ne l'oubliera pas. Elle sera à jamais inscrite dans ma mémoire, affirme la jeune fille. C'est ma force au quotidien, mes parents aussi. J'essaye d'être là pour eux le plus possible."
Dans son réquisitoire, l'avocat général Jacques Dallest a insisté sur la dangerosité de l'accusé en requérant la peine maximale encourue. "Vous avez agressé, vous avez détruit des familles, vous avez engendré la souffrance, vous êtes un destructeur de bonheur, le massacreur d'un enfant", a déclaré le magistrat en s'adressant à Nordahl Lelandais. Le verdict de la cour d'assises de l'Isère sera rendu vendredi.