ZFE de Grenoble : l'Insee dresse un portrait-robot des conducteurs concernés

Depuis 2023, la Zone à faibles émissions limite progressivement la circulation des véhicules les plus polluants dans 13 communes du bassin grenoblois. Dans une étude publiée en juillet, l'Insee dresse un premier bilan des territoires et conducteurs les plus impactés.

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D’abord le macaron gris, puis le bordeaux. Par étapes, une Zone à faibles émissions (ZFE), se met en place à Grenoble. Le 1er janvier dernier, les véhicules classés "CRIT’Air 4" ont rejoint les "CRIT’Air 5". Leur circulation est désormais restreinte dans un périmètre délimité au sein de l’agglomération. La mesure est destinée à réduire la pollution de l’air - "responsable d’un décès prématuré tous les trois jours dans le bassin grenoblois" selon la Ville -, mais est régulièrement taxée d’injustice sociale.

Un véhicule sur dix à Saint-Martin-d'Hères

Six mois plus tard, une étude de l’Insee permet de mieux cerner les publics les plus concernés par ces limitations. L’organisme s’appuie sur les données d’immatriculation issues du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Résultat : 8 % du parc particulier – soit 12.500 véhicules – ne peuvent plus rouler entre 7h et 19h, du lundi à vendredi.

La répartition est inégale parmi les 13 communes qui composent la ZFE. Tous appliquent le même dispositif, mais la part de ces véhicules les plus polluants varie. En bas de tableau : Meylan, sous la barre des 5%. C’est environ deux fois moins qu’à Saint-Martin-d’Hères, Échirolles et Le Pont-de-Claix – suivis de près par Fontaine.

Sur ces territoires, où le niveau de vie des habitants est en moyenne peu élevé, l’enjeu des collectivités locales et de l’État est double : accompagner les propriétaires de véhicules peu aisés à changer d’équipement et aménager le territoire avec la prolongation de la ligne du tramway D ou la poursuite du réseau Chronovélo dans l’agglomération par exemple.

Compte-rendu de l’Insee, 16/07/2024

Conducteurs et travailleurs

Qui sont les conducteurs ? Essentiellement ceux qui vont travailler, répond l’Insee. En 2020, 186.000 personnes déclaraient utiliser leur voiture, camion ou fourgonnette à cette fin – un peu plus de la moitié des actifs en emploi. "Les résidents qui travaillent dans la ZFE sont un peu moins nombreux à emprunter ces moyens de transport (45 %), car ils bénéficient d’un réseau de transports en commun dense", remarquent les auteurs. En revanche, les trois-quarts de ceux qui quittent la métropole le font volant à la main.

En proportion, les ouvriers figurent parmi les plus concernés (68% de la catégorie), tout comme les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (73%). Mais en nombre, ceux qui viennent grossir les rangs sur les routes sont les professions intermédiaires (56.000) et les cadres (46.000) – quand bien même ces derniers se tournent en majorité (52%) vers d’autres moyens de transport.

30% des véhicules en 2025

Sans surprise, ceux qui ajoutent un arrêt à la crèche ou à l’école ont aussi plus fréquemment recours à la voiture. La moitié de ces travailleurs conducteurs sont dans un couple avec enfant – proportion qui chute à 22% des couples sans enfant et 18% des personnes seules. A noter également, le critère de l’âge : les jeunes sont moins nombreux à prendre le volant (45 % des 15-29 ans).

En fournissant des données chiffrées, l’Insee espère aider à "mieux appréhender les politiques publiques à mettre en place pour faire face [aux] nouvelles réglementations environnementales". La métropole a mis en place "un dispositif de conseil et d’aides financières" sur trois ans et sous conditions de ressources. L’interdiction de circulation, elle, s’étendra aux "CRIT’Air 3" en janvier 2025. Presqu’un tiers du parc serait alors concerné. 

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