Burkini, menus végétariens, réseau cyclable, ZFE, taxe foncière... Eric Piolle, 10 ans à la mairie de Grenoble en 7 faits marquants

Il y a tout juste 10 ans, Eric Piolle, était élu maire de Grenoble, lors du conseil municipal du 4 avril 2014. Il devenait alors le premier élu écologiste à la tête d'une ville de plus de 100 000 habitants. Retour sur les faits marquants de ses dix années de mandature.

Dix ans après, que retenir ? Le 30 mars 2014, Eric Piolle remportait l'élection municipale de Grenoble et permettait à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), dans une alliance avec le parti de Gauche, de prendre les commandes d'une ville de plus de 100 000 habitants pour EELV pour la première fois. Quelques jours plus tard, il était officiellement élu maire lors du conseil municipal du 4 avril. Il succédait ainsi au socialiste Michel Destot et à ses 19 ans de mandature.

Dans les 120 engagements de sa campagne de 2014, Eric Piolle exprimait notamment ""vouloir faire de la politiquement autrement". Saluées ou décriées, voici les sept principales mesures qui ont marqué ces 10 ans passé à la tête de la ville de Grenoble

Plus de démocratie participative

L'année qui suit son élection, Eric Piolle lance les conseils citoyens. Ils remplacent les conseils consultatifs de secteur. La même année en 2015, un budget participatif est mis en place afin que les habitants puissent voter pour leurs projets préférés. En 2023, plus de 5 000 Grenoblois ont donné leur avis et ont sélectionné 10 projets sur 67 idées proposées.

La création d'un réseau cyclable

Le combat d'Eric Piolle devient rapidement celui du deux roues contre la voiture. Les pistes cyclables se multiplient, et les premiers kilomètres des autoroutes à vélos sont inaugurés dès le mois de juin 2017. Appelées chronovélos, elles quadrillent peu à peu la ville et la métropole, s'ajoutant à un réseau de plus de 300 kilomètres de voies cyclables.

En parallèle, Grenoble accentue la piétonnisation du centre-ville. Un réaménagement urbain toujours d’actualité, qui rencontre le mécontentement de certains commerçants. Côté stationnement, les places payantes s'étendent progressivement dans la ville, en même temps que le nombre de places sur la voirie diminue. 

La mise en place d'une ZFE

Une autre mesure pour contraindre la voiture, favoriser d'autres moyens de déplacement et améliorer la qualité de l'air fait, elle, plus de bruit. Le 1er juillet 2023, la capitale des Alpes met en place une ZFE, une zone à faible émission, qui exclut les véhicules les plus polluants. Quelques années après avoir généralisé la limitation à 30 km/h, avec 14 communes de la métropole.

La création de la fête des Tuiles

En 2015, la fête des Tuiles voit le jour. Une fête qui devient l’emblème de Grenoble. Jeune et moins jeune se rassemblent le long du cours Jean Jaurès, chaque année, début juin. Le mot d'ordre est clair : "Prenons la rue !", s'exclame Eric Piolle. L'événement rend hommage au peuple grenoblois qui s'est insurgé le 7 juin 1788 contre les troupes royales.

En septembre 2023, l'élu est condamné en appel à 8000 euros d'amende avec sursis, après avoir été reconnu coupable de favoritisme envers l'association Fusées à laquelle la mairie a confié, sans appel d’offres, l’organisation de la fête en 2015 et 2016.

Les menus végétariens dans les écoles

À partir de la rentrée 2022, Grenoble généralise "les menus standards" dans les cantines des écoles, des menus végétariens. Ces derniers deviennent la norme mais ne sont pas imposés aux enfants. Ces menus dits "verts" sont composés de "légumineuses, céréales, oeufs, fromage". Cette mesure était un des engagements d'Eric Piolle lors de sa seconde campagne municipale, en 2020.

Elle fait suite à une première mesure mise en place en 2017 : proposer une à deux fois par semaine un repas végétarien à l'ensemble des enfants. 

L'autorisation du port du burkini, ensuite interdit par le Conseil d'Etat

Le 16 mai 2022, le conseil municipal de Grenoble adopte, à une courte majorité (29 voix pour, 27 voix contre), l'autorisation du port du burkini dans les piscines de la ville, à l'issue d'un conseil municipal houleux. 

Le débat sur ce maillot de bain s'était invité dans un débat national depuis de nombreux mois. Au terme du vote, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, déclare mettre fin aux subventions régionales allouées à la ville de Grenoble.

De son côté, le ministère de l'Intérieur, via la préfecture de l'Isère, dépose un "déféré en laïcité" au tribunal admnistratif. Un mois plus tard, en appel, le Conseil d'Etat interdit le port du burkini.

L'augmentation de la taxe foncière

Le 13 mars 2023, la majorité municipale décide d'augmenter de 25 % la taxe foncière. Cette hausse s'ajoute à une augmentation de 7 % des bases décidées au niveau national, et doit permettre de lever environ 44 millions d'euros. La capitale des Alpes devient ainsi la ville où cette taxe est la plus élevée.

Selon la municipalité, les sommes ainsi collectée serviront pour moitié à "faire face à l'inflation, au coût de l'énergie, ou encore à la hausse du point d'indice des agents", tandis que l'autre moitié sera versée dans un plan d'investissement existant dédié aux transitions, au renforcement du service public et à la mise en place d'un "bouclier social et climatique".

Le mandat d'Eric Piolle à la mairie de Grenoble court jusqu'aux prochaines élections municipales, en 2026. Il a déjà assuré qu'il ne se représentera pas pour un troisième mandat.

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