SOS Attitude, qui intervient en urgence dans les zones de crises, a été la première ONG internationale à se rendre en Moldavie, à la frontière ukrainienne. De retour en France après avoir organisé l’aide humanitaire sur place, le président de l’association grenobloise, John Diksa, témoigne.
Habitués aux situations d’urgence, les membres de SOS Attitude ont tout de suite organisé un premier convoi humanitaire dès le début des bombardements russes.
Le 26 février, John Diksa, membre fondateur de l’association grenobloise, et Olivier Jacquet, un bénévole, se sont rendus à la frontière entre l'Ukraine et la Moldavie pour venir en aide aux réfugiés fuyant la guerre. De retour en France, le président de SOS Attitude a accepté de raconter son voyage à France 3 Alpes.
France 3 Alpes : pourquoi avoir choisi de vous rendre en Moldavie ?
John Diksa : "Parce que c’est un pays pauvre qui n’est pas dans l’Union Européenne. Et c’est là où on a pensé que notre aide aurait le plus d’impact. Nous sommes descendus dans le sud-est du pays, près de la frontière ukrainienne, pour constater le travail fait par la protection civile. Ils ont mis en place un camp de réfugiés à côté de la ville de Palanca. Dans cette région, environ 200 000 personnes ont franchi la frontière".
France 3 Alpes : quels sont les profils de ces réfugiés ?
J.D : "C’est plutôt des personnes avec peu de moyens, qui ont du mal à aller au-delà de la frontière. Il y en a qui ont des véhicules pour repartir. En tout cas, ce sont uniquement des femmes et des enfants car les hommes ne peuvent pas sortir du pays. Certains réfugiés ont marché 400 kilomètres, ils sont très fatigués et ils ont encore peur de séjourner en Moldavie car ils pensent que la Russie pourrait aussi y faire quelque chose de mal."
France 3 Alpes : vous étiez les premiers humanitaires à arriver sur place, qu’avez-vous apporté ?
J.D : "On avait un 4x4 avec une remorque et on a emmené des éléments de base comme des tentes, des sacs de couchage et des lampes solaires. L’objectif une fois là-bas, c’était surtout d’évaluer les besoins. On nous a dit qu’il fallait de la nourriture, des médicaments mais aussi des éléments d’infrastructure pour un camp de réfugiés. Pour l’instant, ils n’ont pas grand-chose. On voit des bénévoles et quelques voitures mais ils ne s’attendaient pas à ce genre de flux de migrants dans leur territoire. Et là, il n’y a pas l’aide de l’UE, comme c’est le cas en Pologne ou en Hongrie."
France 3 Alpes : vers qui vous êtes-vous tourné pour répondre à ces besoins ?
J.D : "Ces besoins sont énormes donc on s’est tournés vers quelques fondations comme EDF, Schneider Electric et d’autres grands mécènes. Ainsi on a pu remplir 16 semi-remorques plein d’équipements, dont 5000 sacs de couchage et du matériel pour un hôpital de campagne. Ces convois vont partir de toute la France dès lundi. Et nous, nous repartons mardi en Moldavie."
France 3 Alpes : en France, beaucoup de gens veulent aider, soit en faisant des dons d’argent, soit avec des collectes. C’est quoi la meilleure façon d’aider ?
J.D : "Vu les distances et le temps de transports, je conseille de privilégier les grandes structures comme la Croix-Rouge. Ils ont besoin de moyens financiers pour acheter des produits de qualité et ils sont déjà sur place."