Isère : l'association "Tero Loko" accompagne les réfugiés qui ont obtenu l'asile sur la route de l'emploi

Un rapport présenté le mercredi 23 septembre à l’Assemblée nationale pointe du doigt l'insuffisance des actions de la France en matière d’accès à l’emploi des réfugiés. En Isère "Tero Loko" les accompagne, tout comme d'autres personnes du territoire en situation de précarité.

Le rapport parlementaire présenté à l’Assemblée nationale a récemment dressé le bilan des actions du gouvernement en matière d’accès à l’emploi des réfugiés. Il pointe du doigt des insuffisances encore abyssales : 60 % des réfugiés, ayant obtenu l'asile en France, ne trouvent pas d'emploi, alors même qu'ils ont le droit de travailler et que 90% d'entre eux le désirent ardemment.

C'est dans ce contexte difficile que l'association "Tero Loko" a réfléchi à la construction d'un projet d'insertion. Elle l'a lancé en 2019, ​​​​à Notre-Dame de l'Osier,  en pleine campagne iséroise, à une cinquantaine de kilomètres de Grenoble, dans un petit village rural de 500 habitants.

C'est là qu'elle a choisi d'installer son fournil, qui fleure bon le pain naturel cuit au feu de bois local. Aux fourneaux ce jour-là, Fabrice Rivero, boulanger de formation, pizzaiolo à son compte, et encadrant chez Tero Loko : "parce qu'il aime transmettre son savoir-faire, et que l'entraide est tellement importante, dans un monde aujourd'hui si individualiste, c'est juste... humain".

A ses côtés, Hossain. Il était réceptionniste dans un hôtel quand il a fui le Bangladesh où son épouse, journaliste, était menacée de mort. Tero Loko lui a fourni son premier emploi. Même avec le statut de réfugié, "trouver du travail en France, c'est le parcours du combattant".  Au-delà du travail, c'est un réel accompagnement qu'Hossain trouve ici : "Tero Loko m'aide aussi à trouver des formations, à apprendre le français, la culture française, à me constituer des références professionnelles et ça va me permettre de trouver d'autres emplois, de me lancer dans mon projet personnel ".
 

Un chantier qui redonne vie au petit village et à son territoire 


Le chantier d'insertion accompagne ainsi vers l'emploi et le logement une douzaine de salariés pendant un ou deux ans. Le temps de redonner confiance, pour trouver ou retrouver une place dans notre société. Voilà un an que Marylin Monin, salariée en insertion, est accompagnée dans son projet professionnel et a retrouvé tout simplement "le plaisir de se lever le matin, le goût de vivre et de parler, en toute confiance". 

Cyril Meyer-Guengo, encadrant et co-directeur Tero Loko, lui, tient à insister sur un point : "nous n'avons pas voulu faire un centre pour réfugiés, c'est avec le territoire que nous avançons, nous accueillons des personnes d'horizons différents, de langues différentes, des personnes loin de l'emploi, du logement, ou en difficulté sociale, c'est cette mixité aussi qui fait la richesse de notre action, c'est important de la souligner ".
 

Tero Loko fabrique du pain, cultive des légumes et vend sa production au village. La vie incontestablement est revenue à Notre-Dame de l'Osier, au point que le petit marché a même reçu une dérogation à titre exceptionnel, pour se maintenir pendant la durée du confinement ! Seule restriction, indiquait alors l'association sur son site: "En période de confinement, étant contraint de diminuer la production de pain pour des questions de distanciation sociale dans le fournil, le pain sera vendu à la coupe uniquement".

C'est que le marché, joliment baptisé le "Marché de l'Osier" a été lancé alors même que tous les commerces avaient fermé. Du coup, plusieurs habitants s'impliquent bénévolement dans l'association, comme Anne Millon, habitante et bénévole Tero Loko pour "donner régulièrement des cours de français"...
 
*Vous pouvez vous aussi soutenir l'association "Tero Loko", et c'est ICI. Pour rappel, les dons sont défiscalisables à hauteur de 60%.

 
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