Grenoble : le campement de l'Estacade évacué, plusieurs dizaines de sans-abri délogés

Les forces de l'ordre procèdent, depuis jeudi matin, à l'évacuation des sans-abri du camp de l'Estacade à Grenoble. Une centaine de personnes ont été évacuées.

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C'est la deuxième évacuation en quelques mois du campement de l'Estacade à Grenoble. Tôt dans la matinée du jeudi 21 novembre, la préfecture de l'Isère a entamé l'opération, mobilisant d'importants moyens policiers aux abords de ce camp de sans-abri situé près de la gare. "Cette évacuation était devenue indispensable, compte tenu de la situation constatée en termes d'hygiène, de sécurité et d'ordre public", a-t-elle estimé dans un communiqué.

L'opération avait été annoncée quelques jours plus tôt par le préfet Lionel Beffre. Il avait fait part de sa volonté de faire rapidement évacuer ce camp qui compte de 50 à 80 personnes, sommant le maire de Grenoble Eric Piolle de "prendre ses responsabilités".
 
Le camp étant situé dans l'espace public, c'est à l'édile de prendre un arrêté municipal et de le saisir. Mais la préfecture a décidé de prendre les devants en prenant elle-même un arrêté d'évacuation du site avec le concours de la force publique, "considérant que la situation n'évoluait pas". Lionel Beffre a dit sa volonté de ne plus laisser perdurer ces "conditions indignes", pointant notamment la présence de "détritus accumulés en l'absence de nettoyage récent".
 

Nombreuses familles


Plusieurs dizaines de personnes, essentiellement des familles avec enfants originaires des pays de l'Est, ont été évacuées par les forces de l'ordre. Selon l'association Droit au logement (DAL 38), dont plusieurs membres étaient présents lors de cette opération, la majorité des occupants du camp sont des demandeurs d'asile et ne se sont pas vus attribuer de place en centre d'hébergement.
 

La plupart des sans-abri logeant dans ce camp s'y trouvaient depuis fin août, juste après la dernière évacuation survenue au début de l'été. La préfecture précise que les demandeurs d'asile évacués devraient être orientés vers des centres d'accueil dédiés, et les personnes vulnérables vers l'hébergement d'urgence. En l'absence de "solution durable", le DAL 38 craint que la plupart des occupants du camp reviennent dans les semaines à venir.
 

"22 personnes sur le carreau"


Les sans-abri ont été emmenés à la salle Rouge, où "un tri a été fait par l’OFII et la préfecture pour savoir qui allait en CADA, en hébergement d’urgence, à l’hôtel…" raconte Elise Duloutre, co-présidente de l’association Droit Au Logement Isère.

D'après l'association, 22 personnes n'ont pas de solution d'hébergement et le 115 affiche complet. "C’est pas possible de laisser 22 personnes sur le carreau alors que cette expulsion a été mise en place et qu’il y avait des promesses de relogement derrière" s'insurge Elise Duloutre. 

La préfecture affirme que ces 22 personnes vont être orientées vers les hébergements d'urgence. En parallèle, la préfecture précise que 4 personnes en situation irrégulière ont été placées en centre de rétention avant une reconduite à la frontière.

"L'Etat doit prendre en compte sa responsabilité"


Cette évacuation est l'illustration même du dialogue rompu entre les villes et l'Etat sur la question des sans-abri. Alain Denoyelle, adjoint au maire de Grenoble en charge de l'action sociale, tient à rappeler que "toute personne en situation de précarité a droit à un hébergement à tout moment, quelle que soit sa situation."

Selon lui, "l’Etat ne veut pas tous les loger." Un agacement ressenti suite aux évacuations menées quelques mois plus tôt. L'élu se souvient de celle du mois de juin, "en période de canicule, quand l’Etat prend 30 personnes et en laisse 70 à la rue" s'insurge l'élu. Il tient à rappeler que "c’est la ville de Grenoble qui s’est mobilisée pour héberger ces personnes et continue à les héberger encore aujourd’hui."

L'élu demande à l'Etat de "prendre en compte sa responsabilité."

Ce vendredi 22 novembre, dans un communiqué, le maire de Grenoble affirme que "toutes les personnes évacuées ont été mises à l'abri. Cette réussite a été rendue possible grâce à la mobilisation de nombreux acteurs: agents de l’Etat, de la Ville et du CCAS de Grenoble, société civile, élus à divers niveaux de la République." Il termine en ajoutant que "le respect de la loi rassemble par-delà les rôles et les clivages, au bénéfice des populations vulnérables concernées."
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