A Saint-Quentin-sur-Isère, la distillerie Meunier a fêté son anniversaire jeudi 21 novembre. Elle produit des spécialités régionales, dont le génépi, depuis plus de deux siècles.
Voilà 210 ans que la distillerie Meunier, basée à Saint-Quentin-sur-Isère, commercialise ses spécialités du Dauphiné. Une vieille dame qui a vu le jour en 1809 grâce à un passionné nommé Charles Meunier. Dès sa plus tendre enfance, son fondateur s'est passionné pour la botanique. Non pas pour le blé, mais pour le génépi. Très vite, il a commencé à produire cette liqueur des Alpes, une blanche à 50° et une verte à 40°, créant ainsi la surprise.
"La surprise, c'était comment il a réussi à avoir une saveur de génépi sans avoir de plante dans la bouteille ou de macération. La technique, c'est de distiller la plante", explique Gérard Fontana, l'actuel directeur de la distillerie iséroise. Dans les entrailles du bâtiment se cache la salle des plantes où sont entreposées tous les ingrédients, prêts à être travaillés.
"Je viens les chercher ici pour les travailler dans mon alambique, ajoute Eric Aviles, le distillateur. Je ne suis pas moine mais c'est pareil, il y a des secrets de fabrication." Une trentaine de plantes qu'il assemble et distille selon des recettes farouchement protégées.
"Du palais et un peu de nez"
Au sein de la maison Meunier, Eric est un peu comme un grand chef dans sa cuisine, il est le maître des saveurs. "Quand on fait une nouvelle recette, il faut travailler d'abord des infusions qu'on goûte pour pouvoir les associer, ajoute-t-il. Je ne sais pas si je suis un grand chef, mais il faut avoir quand même du palais et un peu de nez."
Avec 15 employés et deux millions et demi d'euros de chiffre d'affaire, la PME se veut dynamique. Mais elle garde le cap, souhaitant faire évoluer sa gamme de produits pour continuer de répondre à la demande.
"Dernièrement, on a associé le génépi au piment d'espelette et au citron, reprend son directeur. On est sur un public un petit peu plus jeune, tout en gardant des génépis traditionnels avec plus ou moins de degrés et de sucre." Dans un avenir proche, la maison va se tourner vers l'export tout en développant considérablement sa cave de vieillissement en fûts de chêne.