Plusieurs communes de la plaine du Bouchage ont été volontairement inondées, ce jeudi 30 décembre, pour protéger Lyon de potentielles inondations. La manœuvre avait déjà été nécessaire en 2018.
Dans la nuit du mercredi 29 au jeudi 30 décembre, le Rhône a franchi son seuil d'alerte. Un débit de 1 600 mètres cubes seconde et une côte de 205,95 ont été atteints au plus fort des intempéries. Une situation critique qui a poussé les autorités à déclencher, ce jeudi au petit matin, un débordement naturel de la plaine du Bouchage, en amont de Lyon.
La manœuvre, réalisée pour la dernière fois en 2018, a permis de sauver l'agglomération lyonnaise de probables inondations. Mais du côté de Brangues (Isère), à la frontière avec l'Ain, cette mesure préventive a eu de nombreuses conséquences : des champs inondés, des routes neutralisées car partiellement submergées...
L'expansion du Rhône s'est lentement étendu sur les autres communes des Avenières-Veyrins-Thuellin, de Groslée-Saint-Benoit et du Bouchage.
Un "compagnon de tous les jours"
"Le Rhône est notre compagnon de tous les jours. Nous sommes donc habitués à ses caprices. Là, nous sommes justement en train d'en vivre un. La chance que nous avons, c'est que la crue se fait par capillarité : l'eau va monter petit à petit. On n'est pas sur des crues identiques à celles du Midi de la France, où un torrent va passer au milieu de la maison", nuance Claire, une habitante du Bouchage.
"La situation est sereine", ajoute-t-elle avec assurance. Ce vendredi 31 décembre au matin, le niveau de l'eau dans la plaine était stabilisé. Mais pas la colère de certains élus : la montée préventive des eaux se fait sans contrepartie financière, ni dédommagement pour les riverains.
Je souhaite que Lyon et la métropole prennent enfin leurs responsabilités.
Annie Pourtier, maire du Bouchage.
"Ce que je réclame aujourd'hui, et je l'ai déjà réclamé par le passé, c'est des mesures compensatoires et une forme de réciprocité amont-aval pour que la commune du Bouchage ne soit pas sacrifiée pour rien. Je souhaite que Lyon et la métropole prennent enfin leurs responsabilité", explique la maire du Bouchage, Annie Pourtier, qui veille sur ses quelque 600 administrés.
Modeste, comparée à la crue de 1990 qui avait entraîné l'évacuation de 4 000 habitants, cette inondation reste sous la vigilance des services de l'État. Tous les riverains sont priés de rester prudents.