Le député écologiste isérois Jérémie Iordanoff a été élu, ce mardi 22 octobre, vice-président de l'Assemblée nationale. Il a ainsi devancé une autre parlementaire des Alpes du Nord, la députée LR de la Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller.
L'écologiste Jérémie Iordanoff a été élu, ce mardi 22 octobre, vice-président de l'Assemblée nationale. Il a ainsi battu la candidate LR Virginie Duby-Muller, députée de la 4e circonscription de la Haute-Savoie, qui a pâti des divisions du "socle commun" réunissant LR et les macronistes en soutien du gouvernement.
Jérémie Iordanoff, élu de la 5e circonscription de l'Isère, a obtenu 175 voix au troisième tour et Mme Duby-Muller 161, dans un scrutin à suspense pour remplacer Annie Genevard (LR) partie au gouvernement. Au premier et au deuxième tour, les voix du "socle commun" se sont partagées entre la candidate de la droite et un candidat MoDem, Christophe Blanchet. Celui-ci s'est finalement retiré, mais cela n'a pas suffi à faire élire la députée de la Haute-Savoie.
Au premier tour, la députée a totalisé 127 voix et M. Blanchet 69, soit davantage que les 33 voix de son groupe. Au deuxième, Mme Duby-Muller a obtenu 125 voix, et Christophe Blanchet 46. M. Iordanoff, qui avait obtenu 149 voix au 2e tour du scrutin, a bénéficié de la mobilisation de son camp et peut-être de l'apport de quelques voix du "socle commun".
Une "défaite" du camp présidentiel
La mésentente entre LR et le camp présidentiel s'était déjà traduite le 9 octobre par l'élection à la présidence de la commission des Affaires économiques de l'Insoumise Aurélie Trouvé, face au député apparenté Ensemble pour la République (EPR) Stéphane Travert, qui n'avait pas obtenu le soutien de LR à sa candidature.
"C'est la défaite" du socle commun, "on voit qu'ils ne sont plus majoritaires dans cet hémicycle, leur division leur a coûté une vice-présidence", a commenté M. Iordanoff devant la presse, remerciant les députés du NFP de leur vote.
Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a félicité M. Iordanoff sur X. "Équipe bidon, stratégie bidon, Macron et Barnier sont des encombrants inutiles", a-t-il taclé.
Félicitations à l'écologiste @iordanoff, élu vice-président de l'Assemblée nationale et renforçant au bureau de celle-ci la majorité NFP. Sans le RN, le prétendu bloc Barnier de la droite et des macronistes est tout le temps battu par le NFP. Équipe bidon, stratégie bidon, Macron…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 22, 2024
"Cette victoire est d'abord celle de l'union du Nouveau Front populaire. Ce bloc de soutien à Michel Barnier n'a pas de cohérence sur le plan programmatique et pas de solidarité dans les moments importants", a salué la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain.
Bravo !
— Cyrielle Chatelain (@Cyrielle_Chtl) October 22, 2024
Uni, le Nouveau Front Populaire gagne. https://t.co/INTuKFaz0b
"Des alliances contre-nature"
Auprès de la presse, le président du groupe MoDem Marc Fesneau a affirmé ne pas être "satisfait du tout" de ce résultat, et assuré avoir "demandé à (ses) députés de faire en sorte que ce ne soit pas le NFP qui ait le siège".
"Je fais des additions. Je constate que Christophe Blanchet a perdu 23 voix entre le premier et le deuxième tour et que ces 23 voix ne sont pas allées chez Mme Duby-Muller", a-t-il dit, soupçonnant des "gens qui soutenaient le candidat Stéphane Travert à la commission des Affaires économiques" d'être "vraiment pas contents".
"Il y a forcément des MoDem qui n'ont pas voté pour le LR. Quand il y a des alliances contre-nature, ça ne peut pas marcher (...) M. Attal est devenu le ventriloque de (Laurent) Wauquiez", le président du groupe LR, a affirmé à l'AFP le député MoDem Richard Ramos.
Du côté du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance), on a regretté une candidature MoDem qui ne servait "à rien" et assuré que le groupe avait été "responsable depuis le début". "Ce n'est pas parce que Laurent Wauquiez n'a pas respecté ses engagements qu'on doit faire pareil. (...) Force est de constater que le MoDem ne nous aide pas sur ce coup-là", a-t-on réagi.