Pluies abondantes : "Rien n'a fonctionné cette année", les maraîchers et arboriculteurs inquiets face au retard des récoltes

La saison printanière a été beaucoup plus pluvieuse que la normale en Isère. Alors que la période des récoltes devrait commencer, les maraîchers et arboriculteurs craignent le pire. Beaucoup de cultures sont en retard et la production risque d'être amoindrie.

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Les cultures ont les pieds dans l'eau. Si les fruits ont commencé à pousser dans les vergers du Nord-Isère, ils ont subi les aléas d'une météo pluvieuse. "Les cerises sont invendables, constate Denis Ailloud, maraîcher bio à Moidieu-Détourbe. Elles sont toutes abîmées, toutes piquées par les vers. Chaque cerise piquée fait pourrir celle d'à côté, donc il n'y a plus rien."

Au mois de mai, c'est habituellement la période des récoltes des cerises pour cet exploitant. Mais en raison des pluies incessantes, les fruits ont pourri sous l'effet de l’humidité. "Pour ramasser un kilo de cerises, il faut un temps fou, donc ce serait trop cher et on n'est pas sûr d'avoir de la qualité. Il faut que les clients soient satisfaits de ce qu'ils achètent et là, ce n'est pas le cas, donc il n'y aura pas de récolte de cerises cette année", explique le maraîcher.

Retard de production

La faute à un printemps deux fois plus pluvieux que la normale. Dans le Nord-Isère, les épisodes de pluies se succèdent depuis plusieurs semaines. Au point que seules les salades font de la résistance dans cette exploitation.

"En ce moment, je n'ai rien à vendre. Trop de retard. D’habitude, à cette époque, je commercialise. J'ai des petits pois, des salades, des carottes... Mais rien n'a fonctionné cette année", regrette Denis Ailloud, dont certaines cultures ont également été ravagées par les insectes et les limaces.

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Pluies abondantes : "Rien n'a marché cette année", les maraîchers et arboriculteurs s'inquiètent du retard des récoltes ©France Télévisions

"Les plants végètent, partent mal, ils ont toutes les chances d'avoir des maladies, ce qui veut dire un retard sur la production, si ça veut bien produire. Donc c'est très compliqué", résume-t-il. Un constat que partage Stéphane Jay, arboriculteur-céréalier à Villette-de-Vienne où les sols argileux, très sensibles aux conditions climatiques, sont gorgés d'eau.

"Toutes les productions" touchées

Les récoltes s'annoncent maussades cette année, quelle que soit l'évolution de la météo. "S'il se met à faire sec, une croûte de battance va se former [une croûte superficielle compacte formée par la pluie à la surface du sol, NDLR] et les graines n'arriveront pas à casser cette croûte solide, agglomérée, donc la culture ne lèvera pas", craint Stéphane Jay.

Après la sécheresse de l’an dernier, c’est un nouveau coup pour cet agriculteur. "Le constat est amer. (...) Il n'y a pas de production qui passe à travers ce printemps. La pluie incessante et le froid du mois d'avril ont impacté toutes les productions", affirme l'agriculteur.

L'objectif, c'est de faire au moins 1 200 euros de chiffre d'affaires par hectare mais là, il sera à zéro.

Stéphane Jay, arboriculteur-céréalier à Villette-de-Vienne

Même pour les rares champs de blé à avoir poussé, les plants ont pris l’humidité. "Sur les céréales, ajoute-t-il, c’est une perte sèche puisque si la culture est broyée, c’est zéro. L'objectif, c'est de faire au moins 1 200 euros de chiffre d'affaires par hectare mais là, il sera à zéro."

Dans son verger, Stéphane Jay a aussi perdu la moitié de sa récolte de poires. Des pertes que les assurances ne prennent pas en charge car, contrairement à la grêle, les pluies ne sont pas considérées comme un aléa climatique. "Mais ce sont des évolutions majeures qui complexifient notre travail", assure l'arboriculteur, espérant malgré tout que ces précipitations aient un effet bénéfique sur les cultures de l'année prochaine après plusieurs étés secs et chauds.

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