La députée socialiste de l'Isère, Marie-Noëlle Battistel, a co-signé un rapport qui préconise de diversifier le tourisme de montagne pour faire face au changement climatique.
Avec la remontée des températures, encore plus rapide dans les Alpes qu'en plaine, de nombreuses stations de ski de moyenne montagne sont menacées par la raréfaction de l'enneigement en hiver. Depuis plusieurs années, les citoyens, les élus et les acteurs du tourisme réfléchissent à comment rendre les stations moins dépendantes du ski alpin, tout en cherchant à maintenir leur enneigement grâce à des investissements dans les canons à neige.
La députée PS de l'Isère Marie-Noëlle Battistel a co-signé un rapport parlementaire (avec la députée LREM des Pyrénées-Orientales Laurence Gayte) qui a été publié mercredi 23 février. Ce rapport met en garde contre l'impact du réchauffement climatique sur le tourisme de montagne, très tourné pour l'instant vers le ski, et préconise une diversification volontariste des activités.
Développer le thermalisme ?
En première ligne surtout, le ski et son "rôle central dans l'économie de ces territoires est interrogé", alors que cette activité hivernale représente "82% du chiffre d'affaires de la montagne".
Selon les deux parlementaires, l'activité skiable va pouvoir encore perdurer dans les stations pendant "5 à 30 ans", en fonction des endroits. L'urgence n'est donc "pas du tout la même" pour toutes les stations de montagne, même si "tous les territoires sont concernés à plus ou moins brève échéance".
Parmi les pistes de diversification évoquées, le rapport, fruit des auditions d'une cinquantaine de personnes en trois mois, prône de "renforcer le volet bien-être du thermalisme en France". Il cite en exemple les cas de régions qui se tournent vers l'agrotourisme ou encore "la pêche et les nombreuses activités liées à l'eau". Difficile cependant de se passer complètement du ski, "moteur extrêmement important pour l'économie locale et l'emploi" (120.000 emplois dépendent de l'ouverture des domaines skiables), selon Marie-Noëlle Battistel.
"Il est possible de diversifier les pratiques alternatives au ski de piste"
"L'alternative est aujourd'hui assez complexe à retrouver sur des échelles identiques", poursuit-elle, expliquant que, selon les Domaines skiables de France, "un euro dépensé sur les remontées (mécaniques), c'est six euros supplémentaires dépensés par le client en restauration, en hébergement ou diverses activités annexes". Cependant, "il est possible de diversifier les pratiques alternatives au ski de piste", qui reste "un véritable produit d'appel", et de développer d'autres activités de neige, "qui vont pouvoir se maintenir plus longtemps que le ski de piste car elles ne sont pas dépendantes d'infrastructures lourdes et coûteuses", détaille le texte.