Après l'incendie du pont de Brignoud et celui d'un transformateur électrique à Meylan, Enedis annonce vendredi avoir déposé deux plaintes contre X. La mouvance d'ultragauche est suspectée d'être à l'origine de ces deux sinistres, derniers en date d'une longue série.
Des câbles électriques noircis par les flammes s'amoncellent dans des bennes devant le transformateur. Cette installation appartenant au gestionnaire du réseau d'électricité Enedis a été la cible d'un incendie "criminel" ce mercredi à Meylan, en Isère. Sur place, les opérations se poursuivent pour remettre le matériel en état.
Près de 10 000 foyers ont été temporairement privés d'électricité lorsque le sinistre est survenu. "On est dans l'incompréhension, réagit le maire divers gauche de Meylan, Philippe Cardin. Il n'y a pas de revendication, on ne sait pas qui agit, en quel nom, pour quelle raison. Ces coupures électriques peuvent être dangereuses, en particulier pour les personnes les plus vulnérables, celles qui ont besoin d'électricité de manière continue."
Cet incendie est le troisième en deux semaines visant des installations électriques dans le Grésivaudan. Un site de RTE (Réseau de transport d’électricité) a été en proie aux flammes le 4 avril à Froges. Des inscriptions ont été relevées, dont le symbole de l'anarchie, ciblant la société ST Microelectronics accusée d'être un important consommateur d'électricité.
Le lendemain, le pont de Brignoud était touché par un autre incendie, endommageant des câbles électriques d'Enedis. L'ouvrage est lui toujours hors d'usage, provoquant d'importantes difficultés de circulation. Des activistes d'ultragauche sont suspectés dans ces trois affaires, selon le parquet de Grenoble qui n'a, pour l'heure, fait état d'aucune interpellation.
Deux plaintes contre X
Enedis a pour sa part déposé deux plaintes contre X après l'incendie du pont du Brignoud et celui d'un transformateur à Meylan, annonce une porte-parole de l'entreprise à France 3 Alpes vendredi 15 avril. Le montant total des dommages est "en cours d'estimation".
Ces incendies ont eu des répercussions directes sur les habitants de la vallée. "Pour délivrer des ordonnances, tout passe par l'informatique et là, plus rien ne fonctionnait", témoigne un pharmacien à Meylan. "Je travaille dans une entreprise qui n'était pas du tout alimentée en électricité. Ca a duré plus d'une journée. Je serai au chômage technique, je perds une partie de mon salaire", ajoute une habitante.
Les élus en appellent à l'Etat
De nouvelles affaires qui s'ajoutent à une liste d'incendies volontaires déjà longue dans la métropole grenobloise. Le relais TDF de la Tour-sans-Venin à Seyssinet-Pariset, une église à Grenoble, deux gendarmeries, les locaux de France Bleu Isère… Plusieurs de ces actes ont été revendiqués par des groupes proches des mouvements libertaires et anarchistes.
Pour le maire (PS) de Crolles, Philippe Lorimier, des mesures doivent être prises. "L'énergie est un élément essentiel dans notre société. On ne peut pas s'en passer, tranche l'élu. Mais il y a aussi l'alimentation en eau qui est une préoccupation. Comment on surveille ces points de fragilité ?"
Le président (PS) de Grenoble-Alpes métropole, Christophe Ferrari demande à l'Etat "de réagir plus fortement". "Il faut des moyens d’investigation supplémentaires. On ne peut pas continuer ainsi. Sinon, c’est quoi la suite ?", questionne-t-il dans une interview accordée au Dauphiné Libéré.
L'enquête sur l'incendie du transformateur électrique à Meylan a été confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de Grenoble. Le parquet national antiterroriste a été informé.