TEMOIGNAGE. Coronavirus dans les Ehpad : "j'ai pu lui dire adieu, à condition de porter un masque"

Depuis le 27 mars dernier, plusieurs personnes âgées sont décédées à cause du coronavirus dans la maison de retraite des Pivoles à La Verpillière, en Isère. Témoignage de la famille de l'une des victimes de cette hécatombe.

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« Je m’étais préparée, elle était diabétique et faisait de l’embolie pulmonaire. » Le 27 mars dernier, Valérie apprend la mort de sa mère, résidente de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) des Pivoles à La Verpillière en Isère.

Depuis le début de la crise sanitaire, la maison de retraite n'est pas épargnée par l'hécatombe silencieuse que traversent les Ehpad, partout en France. Par manque de tests, le plus souvent le virus covid-19 n'est pas détecté et ne peut être établi avec certitude comme cause de la mort de ces patients. Mais les symptômes sont bien présents. Toux, fièvre et difficultés respiratoires sont observées chez les résidents de la maison de retraite des Pivoles. Face à cette situation, les familles endeuillées se retrouvent le plus souvent impuissantes. 
 
Le 27 mars dernier, en milieu de matinée, Valérie reçoit un appel de l'Ehpad, où réside sa mère. « Les soignants m’ont dit de venir vite, parce qu’elle était en train de partir." À son arrivée, trop tard. Elle est décédée à 11 h 30. Le directeur Arnaud Fouet, l'autorise quand même à rentrer dans la chambre de la défunte. « J'ai pu lui dire adieu, à condition de porter un masque, des gants, une charlotte, une sur-blouse, des lunettes et de ne toucher à rien. »


Une tragédie à huit clos


Ce jour-là, la mère de Valérie est la troisième personne à décéder de la journée dans la maison de retraite.

L'épidémie semble avoir débuté le 20 mars dernier dans l'établissement. Un premier cas présente des symptômes du virus, puis un second, hospitalisé d'urgence. Et malgré les mesures de confinement qui suivent, neuf patients meurent, en seulement quatre jours.

« Les soignants et le directeur me tenaient bien informés par mail et téléphone, je savais qu’on s’occupait bien d’elle » raconte Valérie. Face à l'épidémie grandissante, le directeur et le personnel de l'établissement sont dans un profond désarroi. La mort s'invite désormais plus souvent entre les murs de cette maison de retraite.

 
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