VIDEO. Arbres mutilés, baignade interdite, déchets abandonnés : la surfréquentation touristique touche aussi les lacs de montagne

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Olivier, accompagnateur en montagne, est chargé d'actions de sensibilisation autour du lac Achard (Isère).
À l'heure où le gouvernement travaille sur des actions à mener contre le "surtourisme", les acteurs de la montagne tentent déjà de trouver des solutions contre la surfréquentation de zones de montagne. Ces milieux sensibles, comme le lac Achard en Isère, sont de plus en plus prisés par les touristes ces dernières années. ©FTV

À l'heure où le gouvernement travaille sur des actions à mener contre le "surtourisme", les acteurs de la montagne tentent déjà de trouver des solutions contre la surfréquentation de zones de montagne. Ces milieux sensibles, comme le lac Achard en Isère, sont de plus en plus prisés par les touristes ces dernières années.

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Sac sur le dos, casquette vissée sur la tête et chaussures de randonnée aux pieds, Olivier Draghici sillonne les alentours du lac Achard par cette chaude journée de juin. Ce mardi, cet accompagnateur de montagne est chargé d'actions de sensibilisation dans ce lieu, près de Grenoble, prisé des touristes et des amateurs de montagne.

Ce jour là, en quelques minutes à peine, Olivier croise deux touristes qui se baignent, découvre les restes d'un feu de camp et tombe sur un arbre récemment coupé à la hâche. Pourtant, dans cet espace protégé, baignade, feux de bois et bivouac sont interdits comme le rappellent les panneaux installés aux abords du lac.

Selon la loi, en cas de pratique du camping sauvage non autorisé, le contrevenant s’expose à des amendes de la première à la cinquième catégorie. Planter sa tente dans un lieu interdit est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros.

Une fréquentation en hausse depuis le Covid

Olivier, comme les autres accompagnateurs du massif de Belledonne, a vu la fréquentation des lacs de montagne exploser ces dernières années, et notamment depuis la fin de la pandémie. Lors de ce week-end des 17 et 18 juin, près de 1 000 personnes se sont rendues dans cet espace sensible. En août 2021, un pic de 1 500 touristes à la journée avait été observé.

Depuis, et à l'heure où le gouvernement travaille sur un plan contre le surtourisme, des actions sont menées autour des lacs de montagne : "Il faut se sentir invité dans ce territoire-là. L'idée, c'est de ne laisser aucune trace de son passage. Quand on se promène dans la nature, à aucun moment la personne qui passe derrière ne doit se rendre compte que l'on est venu", raconte Olivier Draghici.

La police amenée à verbaliser

Pour éviter la surfréquentation du lac, une zone d'"espace naturel sensible" (ENS) a été étendue afin de limiter les conséquences du tourisme : "Le lac Achard est un lieu facile d'accès, à une heure de marche pour les familles. Nous avons beaucoup de gens. Nous avons été obligés d'installer des cordes pour éviter l'assèchement de la tourbière autour du lac. L'extension de l'ENS a permis d'interdire automatiquement le bivouac du 1er mai au 30 octobre", explique Sylvain Darillon, référent flocon vert à l'office de tourisme de Chamrousse.

"On a des problématiques de coupes de bois pour faire du feu. Depuis quelques années, nous avons un garde-vert qui est chargé de faire de la pédagogie. Mais cette année, nous allons faire venir la police pour 'aligner'", poursuit-il.

Jusqu'à 50 000 touristes

Depuis quelques années, des "éco-compteurs" ont été placés à proximité du lac Achard, situé à 1 900 mètres d'altitude. Lors de l'été 2021, ils avaient compté près de 50 000 personnes autour du point d'eau.

Cette fréquentation excessive met en danger l'espace naturel : "Il y a des sentiers qui se créent un peu partout, sur des zones qui sont sensibles, des zones qui vont mettre très longtemps à se régénérer comme les tourbières ou les arbres. Vu qu'il n'y a plus de bois morts, certains visiteurs ont commencé à 'taper' sur les arbres vivants autour du lac", regrette Jonathan Perret, éco-garde du lac Achard en 2021.

"Les écosystèmes de montagne sont des milieux qui se régénèrent très lentement, poursuit-il. Pour qu'une branche de quelques centimètres de diamètre pousse, il faut parfois plusieurs dizaines d'années."

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