Imprimer du texte, des logos ou des dessins sur des aliments avec de l'encre comestible : c'est le credo de deux entrepreneurs isérois. Ils distribuent, depuis 5 ans, une imprimante alimentaire qui s'exporte en France mais surtout à l'étranger, surfant sur la mode de la personnalisation.
Ils ont quitté leur montagne à 5 heures du matin. David Bertuzzi et Loïc Bonbaron, deux entrepreneurs du plateau de la Matheysine, en Isère, sont venus sur la Côte d’Azur pour voir un de leurs fidèles clients de l'arrière-pays niçois.
Le pâtissier Mic Mac, fabricant de macarons à Carros (Alpes-Maritimes), utilise chaque jour la machine mise au point par les entrepreneurs isérois. Une imprimante d'un genre nouveau qui reproduit des dessins, des photos ou du texte sur les aliments.
"Ce n'est pas très compliqué, il suffit de quelques petits réglages pour bien ajuster la taille du logo et ça va tout seul", explique Claire Huet, pâtissière chez Mic Mac. "C'est une encre alimentaire bien sûr, tout est comestible !" Le pâtissier peut décorer jusqu'à 3 000 macarons par jour grâce à ses deux imprimantes alimentaires.
Une multitude de designs
"La genèse de la société, c'était plutôt dans le textile (...) et de fil en aiguille, on a un service développement qui s'est penché sur la partie alimentaire, retrace David Bertuzzi de l'entreprise Printfood, basée à La Mure. C'est comme ça qu'on a dupliqué le schéma de l'impression directe sur textile à l'impression directe sur toute surface alimentaire."
Les macarons de Mic Mac sont distribués chez les restaurateurs, les traiteurs mais aussi auprès des hôtels de luxe de la côte, offrant aux clients un gâteau à leur effigie. "C'est le champ des possibles. Les logos, c'est juste un détail à modifier. On peut réussir à faire tous les designs pour Noël, des designs spécifiques pour certains macarons... On a une équipe qui s'occupe de la partie design, donc on fait du créatif", complète Bruno Laffargue, chef pâtissier chez Mic Mac.
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Un logiciel spécifique, simple d'utilisation, permet aux équipes de concevoir leurs propres dessins à reproduire sur tout type d'aliments : des gâteaux de mariage de plusieurs centimètres de hauteur aux planches de guimauve. "On peut aussi imprimer sur des surfaces encore plus fines : des crêpes ou des wraps par exemple. On découvre tous les jours de nouveaux usages de nos machines : de l'impression sur guimauve, sur chocolat... Il y a une pluridisciplinarité qui nous permet de coller à tous les commerces de bouche", assure Loïc Banbaron de l'entreprise Printfood.
Vif succès à l'étranger
Le chef Bruno Laffargue et ses macarons ont ouvert beaucoup de portes aux deux inventeurs de l’imprimante alimentaire depuis la commercialisation de cette machine il y a 5 ans. En France, ils vendent beaucoup aux marques haut de gamme, mais leurs machines ont plus encore séduit au-delà des frontières.
"Notre activité est répartie à 60 % à l'étranger et à 40 % en France", résume David Bertuzzi. "C'est culturel, tout simplement. Aux Etats-Unis ou au Moyen-Orient, il y a une volonté de faire du sur-mesure. Le sur-mesure existe en France aussi, mais ça prend un peu plus de temps." Et certains artisans sont plus réticents que d'autres : "Il y a un marché sur lequel on n'arrive pas à percer, c'est le fromage. En France, on reste attaché à cette image de produit du terroir qu'il ne faudrait pas dénaturer", regrette Loïc Banbaron.
Printfood est la seule entreprise française à commercialiser de telles imprimantes adaptées aussi bien aux fabricants industriels qu'aux petits artisans. Et comme la vague de la personnalisation commence à déferler sur la pâtisserie, un bel avenir sans nuages s'ouvre à l'horizon.
