Sion doit-elle ou non se porter candidate? Alors que la votation a lieu dans 2 semaines, les sondages n'incitent pas à l'optimisme...alors, les promoteurs de la candidature de la ville pour les Jeux olympiques d'hiver 2026 jettent leurs dernières forces dans la bataille.
C'est sur la scène du théâtre de Monthey, commune du Valais à 50 km de Sion, que le comité de candidature a réuni ce mercredi 23 mai "des voix qui comptent pour expliquer que des JO en Suisse auraient des retombées économiques importantes pour un investissement raisonnable".
Ainsi, Nicolas Hale-Woods, créateur il y a plus de 20 ans de l'Xtreme de Verbier, désormais la Mecque du ski freeride, l'assure: "Les JO en Valais sont une opportunité unique. Ce serait un immense gâchis de dire non le 10 juin".
Pour lui, la question "ne se pose même pas", il faut dire "oui" au crédit de 85 millions d'euros du canton, que les Valaisans doivent valider ou rejeter le 10 juin.
"Le retour sur investissement dans le cadre des JO, ce sera bien plus que 8 pour 1", ratio dont bénéfice l'Xtreme, assure-t-il. "On parle de 2,5 millions de nuitées, plus de 18.000 emplois, sans parler de la valorisation dans les médias", ajoute le patron du Freeride World Tour.
Le Conseil fédéral, le gouvernement suisse, a lui aussi rappelé récemment son soutien à la candidature.
Mais, selon un tout récent sondage réalisé pour la télévision RTS , la majorité des 340.000 habitants du Canton n'y sont pas favorables: "58% des personnes interrogées envisagent de répondre "non", ou "probablement non", à la question: "Acceptez-vous le crédit d'engagement pour le projet Sion 2026 ?".*
"Non au gaspillage olympique"
Il suffit de se promener dans les rues de Monthey pour tomber sur des affiches hostiles: "3 semaines de fête, 30 ans de dettes: Non au gaspillage olympique".
Pourquoi dire non ? "Simplement parce que juridiquement, et le CIO l'a confirmé, la ville de Sion sera l'ultime et seule responsable en cas d'éventuel déficit", explique Alain Cattagnoud, avocat à Sion et directeur juridique de la précédente candidature de la ville pour les JO-2006.
"Nous avons face à nous des opposants issus de toutes les tendances politiques, mais dans le même temps des jeunes de ces mêmes mouvements politiques se mobilisent pour soutenir la candidature, ce qui est source d'espoir", rétorque Vincent Riesen, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie du Valais et co-président de la campagne pour le "oui".
"Pour la plupart des gens, les JO d'hiver renvoient à des arbres coupés pour créer des pistes de ski et aux dépenses faramineuses des JO de Sotchi. Même si le CIO assure que grâce à son agenda 2020, le budget sera maîtrisé et les investissements réduits, les habitants restent très sceptiques, voire hostiles", ajoute un responsable, sous le couvert de l'anonymat.
La fin du gigantisme
Pour faire passer un message positif, Christophe Dubi, directeur des JO au CIO et fils d'un ancien international suisse de hockey sur glace ayant disputé les JO de Sapporo en 1972, a rencontré la semaine dernière les médias helvétiques, rappelant que le gigantisme n'avait plus sa place dans l'organisation des JO.
Mais après l'échec de 2006, où pourtant favorite, la ville avait été battue par Turin, Sion qui compte pour le moment six rivaux, dont Stockholm, Calgary (Canada) et Graz (Autriche), sera-t-elle encore candidate en septembre 2019, lors de l'élection de la ville hôte ?
9 villes et 7 pays intéressés
De Calgary au Canada à Erzurum en Turquie en passant par Sapporo au Japon et Stockholm en Suède, neuf villes de sept pays se sont déclarées intéressées pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver en 2026.
Neuf villes de sept pays ont déclaré leur intérêt pour l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2026, s'est félicité mardi le Comité international olympique (CIO), à dix-huit mois de l'élection de la ville hôte, en septembre 2019.
Déjà neuf villes déclarées. Graz (Autriche), Calgary (Canada), Cortina d'Ampezzo et un dossier commun Milan-Turin (Italie), Sapporo (Japon), Stockholm (Suède), Sion (Suisse) et Erzurum (Turquie) se sont engagés dans la première phase de dialogue (jusqu'en octobre 2018) qui sera suivie d'une seconde phase de candidature officielle raccourcie (d'octobre 2018 à septembre 2019).