Président de l'Association nationale des élus de montagne et candidat aux Régionales en Rhône-Alpes-Auvergne, Laurent Wauquiez estime que la loi ne peut pas s'appliquer de la même manière partout en France et qu'il faut tenir compte des spécificités montagnardes.
"Laissez respirer la montagne! Ce ne sont pas les bobos parisiens qui doivent décider pour les montagnards. Bien sûr, il y a des lois de la République mais elles ne peuvent pas s'appliquer de la même manière à Paris ou à Fay-sur-Lignon" (Haute-Loire), a déclaré à la presse, ce vendredi 16 octobre, l'élu Les Républicains, en marge du 31e congrès son association, l'Anem.
"Ce n'est pas à Paris de nous expliquer ce qu'on a le droit ou pas de faire dans la montagne. Ce sont aux montagnards de décider", a encore souligné le candidat de la droite et du centre pour les régionales de décembre en Auvergne-Rhône-Alpes.
Lors de ce congrès, tenu au Puy-en-Velay (ville dont M. Wauquiez est maire), les élus ont réclamé "une vraie solidarité territoriale" donnant "à la montagne les moyens de son développement". Ils ont aussi dénoncé "la folie des normes" touchant notamment au secteur de l'eau, de l'urbanisme ou de l'immobilier, précise un communiqué de l'Anem.
"Je lance un cri d'alerte. A la montagne, on en peut plus du surcroît des normes. (C'est) un sujet fondamental car l'avenir de l'hôtellerie familiale ou de l'urbanisme en dépend", a également critiqué M. Wauquiez.
L'acte II de la loi montagne
Le 25 septembre à Chamonix, le Premier ministre Manuel Valls avait annoncé aux élus du Conseil national de la montagne (CNM) un "acte II" à la loi montagne, prévu "pour 2016". Conçue pour compenser les contraintes des zones montagnardes, la loi actuelle remonte à 1985. La nouvelle loi sera préparée sur la base du rapport des députées Annie Genevard (Doubs, Les Républicains) et Bernadette Laclais (Savoie, PS), remis début septembre au premier ministre."L'idée de la montagne s'est progressivement perdue dans les politiques publiques", a d'ailleurs estimé Annie Genevard au Puy-en-Velay. "Quand nous disons aux hauts-fonctionnaires et aux ministres: montagne, ils nous répondent: ruralité. Mais ce n'est pas cela. Il y a des villes en montagne et il y a une ruralité qui n'est pas montagnarde. Il existe une spécificité de la montagne", a également plaidé cette députée.
Pour financer un fonds spécifique pour la montagne, le président PS de la Région Auvergne, René Souchon a, de son côté, proposé "une taxe sur les eaux minérales". "Il n'y aura pas de souffle nouveau pour la montagne s'il n'y a pas d'outil financier nouveau", a prôné l'élu, qui a fait voté le premier acte de la loi montagne lorsqu'il était ministre de l'Agriculture et de la Forêt.