Le cours de la crotte de chien abandonnée dans l'espace public a fait x 10 à Roche-la-Molière début février. La municipalité veut une ville propre et se dit prête à utiliser tous les outils mis à sa disposition pour y parvenir.
Pour lutter contre la présence de déjections canines dans l'espace public, la municipalité de Roche-la-Molière dans la Loire a décidé de taper au portefeuille. Depuis le début du mois de février, l'amende est donc passée de 35 à 350 €.
Respecter le vivre ensemble
C'est un arrêté municipal diversement accueilli par les habitants. Certains valident cette augmentation, arguant sur le côté désagréable de "marcher dans une crotte de chien" et le manque de civisme. "35 euros, c'est trop peu, les gens paient facilement. À 350 euros, on se pose des questions" nous confie Olympie, propriétaire de Tahiti, qui "aime se promener sans avoir les yeux par terre tout le temps". Jacques, maitre de trésor, lui, est plus circonspect."
Sur les trottoirs, d'accord, mais pas à la campagne et dans certains endroits".
Eric Berlivet, maire de Roche-la-Molière depuis 2014, a mis en place diverses mesures de médiation, de communication depuis le début de son mandat, mais les effets n'étaient pas satisfaisants. Il a donc choisi d'être plus radical. "La solution, c'est de verbaliser pour les gens comprennent que pour vivre ensemble, il y a des règles" justifie-t-il. Il insiste sur l'existence, en plein centre-ville, d'un espace de 7 000 m² dédié au meilleur ami de l'homme. Les animaux peuvent y gambader et faire leurs besoins. Mais sur le reste du périmètre municipal, il estime que les propriétaires doivent assumer leurs responsabilités.
C'est un coût très important : on est entre 90 et 120.000 € par an de nettoyage de l'espace public, pour une commune de 10.000 habitants comme Roche-la-Molière.
Eric BerlivetMaire de Roche-la-Molière
Responsabilité et vidéosurveillance
Les amendes ne viendraient pas combler ces dépenses, car elles sont encaissées par le ministère public qui va en redistribuer une partie à la métropole. L'objectif est de faire baisser le coût du nettoiement et d'avoir un cadre de vie plus propre.
Pour lutter contre ces incivilités, l'élu compte même s'appuyer sur les quatre employés municipaux et la vidéosurveillance.
La police municipale est assermentée pour utiliser des outils de vidéoprotection. Moi, régulièrement, je fais des photos des personnes qui font partie de ceux qui ne respectent pas les règles.
Eric Berlivet
Il espère ne pas monter à 750 €, le maximum autorisé, mais se dit prêt à le faire, faute de résultat.
Florent, qui promène son chien en centre-ville, reste dubitatif. "Depuis que c'est en place, il n'y jamais personne qui m'a contrôlé pour savoir si je ramassais. Faire ça ne sera strictement à rien", rapporte-t-il, même s'il constate à regrets que certaines rues de son quartier sont effectivement salies par les déjections canines.
Alors véritable mesure ou effet de communication ? Il y a bien des agents qui sillonnent les rues, mais depuis le début de la mesure, personne n'a encore été verbalisé.