Dans cette vidéo, tournée juste avant Pâques dans un abattoir certifié bio, l'ONG anti-spéciste DxE (Direct Action Everywhere) ne relève aucun manquement à la réglementation, ni aucun acte de cruauté. Elle entend dénoncer la violence propre à l'abattage des animaux de boucherie.
La vidéo mise en ligne par l'association DxE France n'est pas à mettre entre toutes les mains. Les images sont crues : on y voit des moutons, des agneaux, des chèvres, des porcs et des porcelets égorgés à l'abattoir d'Andrézieux, dans la Loire.
Le rappeur Stomy Bugsy, qui a épousé la cause des militants animalistes, assure le commentaire du montage. Il relève des mouvements de tête des animaux, signes de reprises de conscience après saignée. Il insiste sur la peur des bêtes à la vue de leurs congénères tués, ou sur leurs tentatives de fuir le couteau de l'abatteur.
L'abattoir de proximité d'Andrézieux-Bouthéon (APAB), n'est pas à proprement parler la cible de l'association DxE. Cette organisation anti-spéciste (qui remet en cause la hiérarchisation entre hommes et animaux) a voulu "rendre visible la réalité d’un petit abattoir, certifié bio où les éleveurs ont la possibilité de récupérer les animaux tués pour une vente en direct à la ferme", explique-t-elle dans un communiqué.
Un abattoir à taille humaine
En activité depuis 2015, l'APAB est une petite structure (moins de 10 salariés) créée par 35 éleveurs de la plaine du Forez, associés à un grossiste. Sa spécificité : l'abattage de différentes espèces (caprins/ovins et porcs) alors que l'abattoir de Saint-Etienne s'était spécialisé dans les bovins.DxE reconnait que "les procédures sont respectées, le matériel est récent et fonctionne, il n’y a pas d’actes sadiques envers les animaux." Pour autant, les auteurs de la vidéo ajoutent que "les animaux ne veulent pas mourir, et de fait, que les images sont toujours aussi choquantes."
Une pratique inhumaine ?
La question de la souffrance animale est au coeur de cette action. Pour William Burkhardt, co-président de DxE France : "Le bien-être animal n’existe pas dans un abattoir, même certifié bio (...). Les animaux restent, ici aussi, considérés comme des ressources : un nombre de kilos, un chiffre d’affaire".A quelques jours de la Marche pour la fermeture des abattoirs, organisée samedi 8 juin, à Paris, il ajoute : "Nous dénonçons les choix spécistes, ceux-là mêmes qui consistent à continuer de tuer des animaux par milliards pour notre alimentation, alors qu’il est démontré scientifiquement que nous pouvons nous passer de produits animaux pour être en bonne santé".
La direction de l'APAB, contactée ce matin, n'a pas souhaité faire de commentaires.