La solidarité s'organise. La fraternité entre les peuples est plus que jamais nécessaire, indispensable. André Bouchet est montbrisonnais, il entretient une amitié solide avec Vadim, ukrainien depuis les années 80. Il traverse une partie de l'Europe pour prendre en charge la femme et l'enfant de son ami.
Vadim et André se connaissent depuis de longues années. Après la catastrophe de Tchernobyl, par le biais d'une association, la famille d'André a accueilli Vadim chaque été.
Aujourd'hui Vadim a 31 ans. Il est marié et père d'un garçon, il a quitté ce week-end les alentours de Kiev avec sa famille.
Prendre l'essentiel, ce qui rentre dans une voiture et s'éloigner, vite, des zones nord et est où les bombardements deviennent de plus en plus probables.
Ces derniers jours, tous les 3 étaient comme des milliers d'autres ukrainiens, dans des bouchons interminables.
Ils se sont dirigés vers le sud de l'Ukraine. Ivano-Frankivsk puis Tchernivtsi pour enfin atteindre la Roumanie.
"Maintenant ma famille est en sécurité, pour moi c’est très, très bien explique-t-il. Maintenant, je suis plus calme parce que j'avais très très peur, même sur la route." poursuit-il.
"Ils sont à la frontière, c’est bien, on est content. À présent, je sais très bien que je peux appeler André et parler avec ma famille. Ils sont bien accueillis dans sa maison."
Rasséréné, Vadim a repris la route vers Kiev.
André, lui, a parcouru les 1 500 km qui le séparaient du poste frontière roumain où l'attendaient la femme et le fils de Vadim. Un périple de 2 jours de route.
Dès que le conflit a éclaté en Ukraine, comme une évidence, André a proposé son aide à son ami ukrainien.
Le ligérien a accepté de prendre aussi en charge des amis de Vadim, 1autre femme et son enfant.
"Elles sont contentes d’être en sécurité, mais très tristes de laisser leurs hommes, témoigne André. C’est une aventure, on ne sait pas combien de temps elle va durer. D'une voix enrouée par l'émotion, il continue, " Vadim m’a dit :" je serai content quand ma femme et mon fils seront chez toi". Donc voilà, ce qu’il veut pour l’instant, c’est que je mette sa femme et son fils à l’abri et lui...il reste dans le pays."
Vadim, lui, comme tous les hommes de 18 à 60 ans reste en Ukraine, plus mobilisé que jamais à protéger sa ville, son pays, prêt à "prendre les armes". Sans fusil, il a pour mission d'alerter ceux qui sont armés de toute intrusion dans la ville et dans les infrastructures.