Après les crues et les inondations de ce jeudi 17 octobre dans la Loire, les habitants de plusieurs communes se mobilisent pour nettoyer les rues. À Chavanay, deux ponts ont été détruits par le torrent, la solidarité s'est donc organisée dans le village.
Le réveil a été brutal pour les habitants de Chavanay (Loire), ce vendredi 18 octobre. De nombreux dégâts matériels ont été constatés, et le bourg a été envahi par la boue. Mais ce n'est pas tout, deux ponts ont été détruits - un dans le bourg et l'autre entre Chavanay et Pélussin - par le torrent, hier dans la matinée.
"Voir tous ces dégâts, ça me rend triste"
Un appel à la solidarité a donc été lancé, ce matin, par le service technique, pour nettoyer la commune : "On est six agents au service technique, on n'est pas nombreux donc on ne pouvait pas tout gérer nous-mêmes", confie Alexis Staron, responsable du service technique. Le village s'est mobilisé en nombre puisqu'une centaine d'habitants, environ, ont prêté main-forte : "Je ne suis pas allée en cours aujourd'hui pour aider, pour tout nettoyer, j'essaye de déblayer au maximum pour que ça soit propre", raconte une jeune habitante. "Je suis venue parce que c'est mon village, j'ai grandi ici, donc voir tous ces dégâts ça me rend triste".
Les agriculteurs et les artisans du bourg ont même prêté leur matériel pour pouvoir déblayer plus rapidement : "On est pas mal de vignerons à avoir du matériel, des remorques et des tracteurs. La mairie avait besoin d'aide, je suis agriculteur, je gère mon temps comme je veux, donc j'ai pris du temps parce qu'il y avait un besoin urgent", explique Maxime Verzier, vigneron.
"L'inquiétude, c'est la réparation, le coût des dégâts", déclare Brigitte Barbier, première adjointe à la mairie. "Deux ponts ont été détruits, un troisième doit être mis en sécurité, ces liaisons dans les petites communes, il faut vite les retrouver parce que les entreprises ont besoin d'être desservies, on ne peut pas prendre les petites voies communales pour se déplacer".
La ministre de la Transition écologie en visite
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était en visite, cet après-midi dans le village. Elle a confié que ces épisodes tels que les inondations et les crues "vont être appelés à se répéter". "Il faut que, collectivement, on ajuste notre niveau de jeu", a-t-elle déclaré à la presse, après avoir rencontré des élus de ce bourg de plus de 2.500 habitants."C'est donc un épisode inédit par son ampleur et qui est sans doute une expression du dérèglement climatique", a-t-elle ajouté.
Les 600 millimètres qui sont tombés à certains endroits, c'est l'équivalent des précipitations de toute une année sur Paris.
Agnès Pannier-RunacherMinistre de la Transition écologique
Accompagnée du ministre délégué à la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, Agnès Pannier-Runacher a également visité les rues du centre-ville dévastées et s'est rendu aux abords d''un des ponts emportés par les eaux. "Nous allons passer dans la partie de reconnaissance des difficultés, donc la partie catastrophe naturelle, la gestion des assurances, et évidemment, la mobilisation des fonds pour les biens qui ne sont pas assurés et pour lesquels nous avons la possibilité d'intervenir en solidarité", a-t-elle poursuivi. La ministre a estimé que "pour la reconstruction", il faudrait "se poser la question de comment nous rehaussons notre niveau de jeu pour ne plus nous retrouver dans ces situations-là". Le Premier ministre Michel Barnier "annoncera d'ici quelques jours la mise en concertation du plan national d'adaptation au changement climatique", selon elle.
"On a le soulagement de ne pas avoir de blessés ou de morts, mais il a fallu se mobiliser fortement", a déclaré à son côté Nicolas Daragon, précisant qu'"une vingtaine de personnes" avaient été "évacuées dans des situations périlleuses". "Aujourd'hui, évidemment, on va rentrer dans la phase où on a sollicité les maires pour qu'ils montent le plus vite possible, en partenariat avec les représentants de l'État au niveau du département, leur dossier pour reconnaissance de catastrophes naturelles", a-t-il ajouté.