Les agriculteurs peuvent faire appel au service de remplacement pour pouvoir quitter temporairement leur exploitation. Face à l'augmentation des demandes, dans la Loire comme partout en France, le service manque de personnels.
Dernières consignes avant de partir... Dans une ferme de la commune de Rivas, dans la Loire, un éleveur passe le relais à un agent de remplacement, qui va assurer l'activité et s'occuper des bêtes pendant ses vacances. Ce service spécifique séduit de plus en plus d'agriculteurs. Il leur permet de s'autoriser des absences dans un milieu professionnel où s'absenter a longtemps été impensable.
"Le seul moyen pour prendre des vacances"
Aujourd'hui, Sébastien, agent de remplacement, vient prendre les commandes de l'exploitation de David. "J'ai pris l'habitude de ce service", confie David Bertholet, qui bénéficie de ce service depuis plusieurs années. "Je l'utilise plusieurs week-end dans l'année, et pendant les vacances scolaires avec les enfants. C'est le seul moyen que j'ai pour prendre des vacances."
Tout au long de l'année, l'agent sillonne la Loire et les fermes depuis 19 ans, pour permettre aux agriculteurs de s'autoriser des absences ponctuelles. Une grande responsabilité, pour leur permettre de prendre des congés, et profiter de leur vie personnelle ou en famille. Il devra assurer les deux traites quotidiennes des vaches, et prendre soin des veaux de l'éleveur.
Pas seulement les vacances
Face à une demande en augmentation constante, Sébastien Fargeon est de plus en plus sollicité : "les nouvelles générations sont très demandeuses de ce service, parce que pour les jeunes, c'est ancré de partir en vacances ou des week-ends," observe Sébastien.
D'autant que les motifs nécessitant un remplacement dépassent largement les projets de vacances. "50% du volume de nos remplacements est lié à des absences pour maladie ou accidents. Et puis il peut y avoir les arrêts parentaux, des mandats civiques ou professionnels, des formations," énumère Gilbert Moulin, membre du bureau du service de remplacement de la Loire. Selon lui, seulement un quart des remplacements sont liés à des motifs de loisirs et vacances.
A la recherche de nouveaux agents
Le système, déployé nationalement, est victime de son succès. Né dans les années 70 sur la base d'initiatives locales, il s'est largement développé, sous l'impulsion des départements et les organisations professionnelles agricoles. Il est encadré par le Service de Remplacement France, qui met à disposition 15 000 agents agricoles dans le pays pour intervenir dans les exploitations de ses 75 000 adhérents selon les besoins.
Mais il doit faire face à l'augmentation des sollicitations. Ainsi, dans la Loire, où intervient Sébastien, le bureau est à la recherche de nouveaux agents pour venir suppléer les agriculteurs. Et la tendance est similaire sur tout le territoire. Ainsi, sur la seule année 2023, les demandes de remplacements ont augmenté de 7%.
Reportage d'Emilie Mechernin et de Cedric Lepoittevin